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Vaccins obligatoires pour les adultes en France et fréquence des rappels
La vaccination ne concerne pas uniquement les enfants et les nourrissons. En effet, la protection conférée par certains vaccins ne dure pas éternellement. C’est pourquoi les rappels à l’âge adulte sont indispensables. Trois vaccins sont particulièrement recommandés, notamment si l’on envisage une grossesse, que l’on souffre d’une maladie chronique ou que des personnes fragiles font partie de notre entourage.
Le vaccin DTP (Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite) : le plus important
Ce vaccin est essentiel et recommandé aux âges suivants : 25 ans, 45 ans et 65 ans. La protection qu’il confère dure environ une vingtaine d’années. Passé 65 ans, une injection de rappel est conseillée tous les dix ans, en raison de l’affaiblissement du système immunitaire.
Pourquoi est-il important ?
Bien que la diphtérie et la poliomyélite aient disparu en France, des foyers épidémiques persistent ailleurs dans le monde. Quant au tétanos, il est lié à une neurotoxine présente dans la terre, ce qui signifie que le risque de contracter cette maladie existe tout au long de la vie. « Les rappels chez l’adulte sont d’autant plus cruciaux que la majorité des cas de tétanos sont recensés chez les seniors », souligne le Dr Nicolas Vignier, infectiologue.
Que faire en cas d’oubli d’un rappel ?
En cas d’oubli de la vaccination DTP, le médecin reprendra la vaccination là où elle s’est arrêtée. Par exemple, si une personne de 55 ans se rend compte qu’elle n’a pas effectué son rappel à 45 ans, elle recevra immédiatement une dose. Son prochain rappel sera alors prévu à 65 ans comme l’indique le calendrier vaccinal.
Que faire si on ne sait plus où on en est dans le calendrier vaccinal ?
Dans cette situation, une dose de DTP sera administrée tout de suite. Deux mois plus tard, le médecin réalisera un dosage sanguin des anticorps dirigés contre le tétanos. « Si les anticorps sont élevés, cela prouve que la personne a été vaccinée dans son enfance. Dans ce cas, le calendrier vaccinal peut être repris », explique le Dr Vignier. Si, en revanche, la sérologie indique qu’elle n’a jamais été immunisée, deux doses supplémentaires seront nécessaires avant de suivre le calendrier vaccinal habituel.
Le vaccin ROR (Rougeole-Oreillons-Rubéole) : essentiel pour les femmes en âge d’avoir un enfant
Pour bénéficier d’une protection optimale du vaccin, il est nécessaire d’avoir reçu deux doses. Cependant, entre 1980 et 1990, on croyait qu’une seule dose suffisait, comme l’explique la Pre Élisabeth Bouvet, infectiologue à l’hôpital Bichat (Paris).
Pourquoi est-il important ?
Les adultes nés après 1980 peuvent être insuffisamment immunisés contre la rubéole, les oreillons et la rougeole. Il est donc impératif de recevoir une seconde injection pour ceux qui ont déjà été vaccinés dans leur enfance.
Que faire si on ne sait plus où on en est dans le calendrier vaccinal ?
Deux doses du vaccin doivent être administrées à un mois d’intervalle. « Ce vaccin est particulièrement important pour les femmes en âge de procréer car la rubéole peut entraîner de graves malformations chez le fœtus, et potentiellement conduire à des interruptions de grossesse », avertit la Dre Sohela Moussaoui, médecin généraliste. Il est également important de noter que ces deux doses ne doivent pas être administrées pendant la grossesse.
Le vaccin contre la coqueluche : indispensable pour les familles des nourrissons
Les nourrissons sont particulièrement vulnérables à la coqueluche, une infection très contagieuse pouvant engendrer de graves complications respiratoires. Généralement, la transmission provient de membres de la famille, justifiant une vigilance accrue.
Pourquoi est-il important ?
La vaccination permet non seulement de se protéger individuellement, mais aussi de protéger les nourrissons qui ne bénéficient pas encore d’une protection totale grâce à leur propre vaccination. Cette approche est connue sous le nom de stratégie du cocooning. Ainsi, les vaccins sont recommandés pour les couples envisageant une grossesse, mais aussi pour la fratrie et les grands-parents d’un nourrisson, selon la Dre Moussaoui.
Que faire si on ne sait plus où on en est dans le calendrier vaccinal ?
Un rappel sera programmé entre 26 et 45 ans, et il est souvent prescrit aux jeunes parents lors de la sortie de la maternité. De plus, le vaccin peut être administré même si la mère allaite.
Recrudescence de la coqueluche : de nouvelles recommandations pour protéger les bébés
Face à une recrudescence significative de la coqueluche en France depuis début 2024, marquée par un nombre alarmant de décès chez les nourrissons, la Haute Autorité de Santé (HAS) souligne que la vaccination des femmes enceintes est le moyen le plus efficace de protéger les nouveau-nés avant qu’ils ne puissent être vaccinés eux-mêmes. La HAS recommande également un rappel vaccinal pour toutes les personnes en contact rapproché avec des bébés de moins de 6 mois, surtout si leur dernière injection remonte à plus de 5 ans.
Vaccins ROR et coqueluche : que faire si vous avez oublié la date de votre dernier rappel ?
Si votre carnet de santé indique que vous êtes en retard dans vos rappels, vous allez recevoir immédiatement une dose de DTP. Le médecin suivra ensuite le calendrier vaccinal et pourrait aussi proposer un rappel pour la vaccination contre la coqueluche. Pour ceux nés après 1980, une vérification des deux doses du vaccin ROR sera effectuée. Si nécessaire, une mise à jour sera effectuée.
Dans ce cas, les médecins agissent comme si vous n’aviez jamais été vacciné. Vous recevrez immédiatement une dose de DTP et de coqueluche. Deux mois après cette injection, un dosage sanguin des anticorps déterminera si vous avez été vacciné dans l’enfance. « Si la sérologie montre que la personne a été immunisée, le médecin suivra le calendrier vaccinal. Si ce n’est pas le cas, deux doses supplémentaires seront nécessaires », précise le Dr Vignier. Les personnes nées après 1980 recevront également deux doses de ROR.
Vaccins contre le Covid-19
À noter que le vaccin contre le Covid-19 n’est pas obligatoire, mais il est fortement recommandé pour certaines catégories de personnes à risque. Depuis le 15 avril 2024, une nouvelle campagne de rappel de vaccination a été lancée, ciblant notamment les personnes âgées de plus de 80 ans, les personnes immunodéprimées, les résidents des EHPAD, et celles à très haut risque de formes graves de la maladie, selon leur état de santé individuels.