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Le témoignage de Samer Mita concernant sa mère et les prisonniers
Dans un récit poignant relayé par Al Jazeera, Samer Mita, un ancien prisonnier palestinien de 47 ans, partage son expérience douloureuse vécue durant ses 23 années d’incarcération, débutant en 2001 au sein de la prison d’Ashkelon et se terminant récemment à la prison de Nafha. La période la plus difficile de sa détention a été marquée par la perte de ses parents, son père décédé en 2009 et sa mère, 51 jours avant sa libération le 20 août dernier.
Au cours de son séjour à la prison de Nafha, il a également vécu des événements tragiques durant le conflit actuel en Gaza, qui a débuté le 7 octobre dernier. Mita évoque comment cette expérience a surpassé la douleur de toutes ses années de détention.
Qui est Samer Mita ?
Samer Mita se décrit comme un homme ordinaire originaire de Jérusalem, né en 1977. Ayant grandi dans cette ville, il se souvient avec nostalgie de sa maison familiale à Aqbat Darwish, où il passait ses nuits sur le toit, émerveillé par la vue de la coupole dorée de la mosquée Al-Aqsa. Après avoir terminé ses études secondaires, il a commencé à travailler avant son arrestation en août 2001.
Ses années de détention et le processus d’enquête
Mita a été accusé d’activités militaires au sein du Front populaire de libération de la Palestine. Il décrit la phase d’enquête de 57 jours comme extrêmement dure, une période où il a été soumis à une pression psychologique intense, le laissant dans une confusion totale. Le traitement qu’il a subi durant cette période, qui incluait de sévères privations, a laissé des marques profondes dans son esprit.
Le quotidien des prisonniers
Dans son entretien, Mita révèle qu’il a dédié son temps à aider ses camarades détenus, en travaillant dans la blanchisserie de la prison. Il évoque également sa passion pour la calligraphie arabe qu’il a développée durant sa détention, considérant cela comme une manière de transmettre un message culturel et identitaire aux familles des prisonniers.
La perte de ses parents
Une des épreuves les plus douloureuses pour Mita a été d’apprendre la mort de sa mère presque deux semaines après son décès. Lors d’une rencontre avec un agent de la sécurité israélienne, il a utilisé une opportunité pour tenter d’appeler sa mère, seulement pour découvrir à travers sa sœur que celle-ci était décédée. Cet épisode a été pour lui un choc émotionnel immense, surtout qu’il avait attendu sa libération avec l’espoir de la retrouver.
Conditions de vie en prison après les évènements d’octobre
Depuis les débuts de la guerre, les conditions des prisonniers se sont considérablement détériorées. Mita décrit un régime militaire strict imposé sur les détenus, les exposant à des abus systématiques et à une déshumanisation continue. Les prisonniers vivent dans la peur et la douleur, avec des traitements inhumains tels que des fouilles brutales et une restrictions de leurs droits de base.
Futur incertain des prisonniers
En ce qui concerne l’avenir des prisonniers, Mita souligne que leur souffrance est liée à la poursuite des hostilités. Il évoque une possible amélioration des conditions de vie des détenus si la guerre prend fin, mais cela dépendra aussi des politiques pénitentiaires israéliennes.
Souvenirs de Jérusalem
Enfin, Mita exprime son désir profond de retourner à Jérusalem, mentionnant à quel point il a hâte de visiter la tombe de sa mère et de retrouver les lieux qu’il chérit, comme Bab al-Amoud. Malgré sa libération, il continue de ressentir une profonde douleur liée à la perte de ses parents et à l’éloignement de sa ville natale.