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300 000 personnes dans les refuges après les inondations en Asie
Des responsables au Bangladesh ont annoncé aujourd’hui qu’environ 300 000 habitants se trouvent désormais dans des centres d’hébergement temporaires en raison des inondations qui ont submergé de vastes zones du pays. Pendant ce temps, l’Inde a nié les accusations de déverser intentionnellement de l’eau de ses barrages.
Des décès tragiques suite aux intempéries
Les fortes pluies de la mousson ont causé la mort d’au moins 42 personnes au Bangladesh et en Inde au cours des derniers jours, de nombreuses victimes étant issues d’ensevelissements par des glissements de terrain. Lofton Nahar, 60 ans, a déclaré à l’AFP depuis un abri à Feni, l’une des régions les plus touchées près de la frontière avec l’État indien de Tripura : « Mon domicile est complètement submergé. »
Il a ajouté : « L’eau déborde de nos têtes. Mon frère nous a amenés ici en bateau. Si ce n’était pas lui, nous serions morts. »
De nombreux habitants affirment que le pays n’a pas connu des pluies aussi torrentielles depuis 1988.
Une situation alarmante et une réaction gouvernementale
Les inondations surviennent dans un pays peuplé de 170 millions d’habitants, traversé par des centaines de rivières, moins de trois semaines après que la Première ministre Sheikh Hasina a été évincée, fuyant par hélicoptère vers l’Inde, principal soutien politique de son gouvernement, à la suite de vastes manifestations estudiantines.
Le secrétaire du ministère de la Gestion des catastrophes au Bangladesh, Mohammed Qamar Hassan, a déclaré que 18 décès étaient attribuables aux inondations. Il a précisé que 285 000 personnes résidaient actuellement dans des centres d’hébergement temporaires, ajoutant que 4,5 millions de personnes avaient été affectées au total.
De l’autre côté de la frontière, 24 personnes ont trouvé la mort, selon un responsable de l’État de Tripura.
Les tensions entre le Bangladesh et l’Inde
Un des leaders des manifestations qui ont conduit à la chute de Sheikh Hasina, Asif Mahmood, aujourd’hui membre du gouvernement de transition dirigé par Muhammad Yunus, a accusé l’Inde de provoquer ces inondations en ouvrant délibérément les vannes de ses barrages.
Cependant, le ministère indien des Affaires étrangères a rejeté ces accusations, affirmant que la zone de collecte des eaux avait connu cette semaine « les pluies les plus abondantes de l’année », expliquant que l’afflux d’eau dans les rivières était dû à un « déversement naturel ».
Des manifestations à Dhaka
Malgré cela, des centaines de personnes se sont rassemblées hier à l’Université de Dhaka pour protester contre ce qu’elles appellent « l’agression des eaux » de la part de l’Inde, brandissant des pancartes représentant le Premier ministre indien Narendra Modi réjoui face aux victimes des inondations.
Le Bangladesh, qui comporte un grand nombre de zones deltaïques nourries par les rivières de l’Himalaya, notamment les fleuves Gange et Brahmapoutre, a vu toutes ses principales affluents déborder, selon des médias locaux.
Les régions les plus touchées
Parmi les zones les plus durement touchées, on trouve Cox’s Bazar, une région qui abrite environ un million de réfugiés rohingyas musulmans ayant fui la violence et la persécution en Myanmar.