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L’Autriche soumet son plan climat 2030 en retard face à l’Allemagne et l’Espagne
Actuellement, seuls dix pays de l’Union européenne ont remis leurs plans d’action climat à long terme à Bruxelles, et l’Autriche est la plus récente à le faire. Pendant ce temps, de grandes nations comme l’Allemagne et l’Espagne continuent de négliger la date limite fixée pour juin 2024.
Objectifs de l’Union européenne
L’Union européenne vise à réduire ses émissions de CO2 de 55 % d’ici 2030 et à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Les pays de l’UE doivent envoyer régulièrement leurs plans à long terme pour atteindre ces objectifs, lesquels sont ensuite compilés et examinés à Bruxelles. Ce processus permet à l’administration de l’UE de s’assurer que ses 27 membres respectent les délais impartis.
Le Plan climat de l’Autriche
« Je suis très heureuse de pouvoir présenter notre plan climat aujourd’hui », a déclaré Leonore Gewessler, la ministre autrichienne chargée du climat, lors d’une conférence de presse le 20 août. Ce plan, soumis avec deux mois de retard, prévoit de réduire les émissions du pays de moitié d’ici 2030, offrant ainsi « une perspective positive » pour l’Autriche et l’UE. Le pays alpin signale ainsi son ambition de jouer son rôle dans la lutte contre le changement climatique.
Retards et attentes des autres pays
Cependant, la plupart des pays n’ont pas respecté la date limite de juin 2024, seuls la France et l’Italie ayant soumis leurs plans parmi les cinq plus grands émetteurs de l’UE. L’Allemagne, la Pologne et l’Espagne sont encore en attente.
Un porte-parole allemand a déclaré que le plan « est actuellement en coordination au sein du gouvernement fédéral et devrait être soumis à la Commission européenne cet été. »
Parallèlement, un représentant de la Commission a affirmé qu' »elle exhorte fortement tous les autres États membres à soumettre leurs plans dès que possible », ajoutant que la Commission avait déjà abordé cette question « comme une urgence lors des réunions informelles des ministres de l’environnement et de l’énergie en juillet ».
Les conséquences de ces retards
Cette situation pourrait éventuellement amener certains pays en justice. Genady Kondarev, associé senior pour l’Europe centrale et orientale au think-tank E3G, a déclaré que les pays « ont largement dépassé les délais ». Il a aussi conseillé à la Commission de ne pas recourir immédiatement aux voies légales : « la qualité prime sur la rapidité dans ce cas précis. »
Importance des Plans climat
Les plans climatiques à long terme de l’UE ne sont pas censés réduire eux-mêmes les émissions de CO2, mais représentent une compilation des mesures envisagées et des évaluations. Cependant, selon Kondarev, ces plans revêtent une importance capitale : « les NECPs signalent à la communauté mondiale les actions climatiques que l’UE entreprend, et nous les présenterons lors de la COP30 au Brésil ».
De plus, l’élaboration de ces plans nécessite la contribution de la société civile, offrant ainsi un accès précieux aux parties prenantes, tout en constituant un « bon exercice pour les pays afin de mesurer leurs politiques par rapport à leurs voisins ».
Exemples de réussite et d’engagement
Des responsables gouvernementaux impliqués dans la préparation des NECPs de leurs pays respectifs ont reconnu que ce processus incite tous les gouvernements, et non seulement les ministères du climat, à s’engager dans des actions climatiques concrètes.
La Finlande, l’un des quatre pays à avoir soumis ses plans dans les délais, a commencé à présenter des rapports qui formeront la base de ses plus de 500 pages de plans dès 2022, suivis d’un processus de consultation intensif.
La France, quant à elle, a inclus des objectifs sur les énergies renouvelables dans son plan après avoir subi de fortes pressions de la part de Bruxelles, bien que cela ait d’abord rencontré de la résistance.
Le rôle de la Commission européenne
« La soumission en temps utile de plans complets contribuera à déclencher les investissements nécessaires pour atteindre nos objectifs de 2030 », a expliqué un porte-parole de la Commission. Une fois qu’un nombre suffisant de plans aura été reçu à Bruxelles, la Commission pourra également évaluer si le bloc est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs climatiques dans les secteurs du bâtiment et des transports, et exiger des modifications de la politique des États membres si nécessaire.