Anciens responsables palestiniens évoquent des retards de justice
Ramallah – L’ancien ministre palestinien de la Justice, Mohammed Fahd al-Shalaldeh, a déclaré que des objections ont retardé l’émission d’ordres d’arrêt contre des « criminels de guerre » israéliens, en particulier contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant.
Al-Shalaldeh, expert en droit international, a exprimé lors de son entretien avec Al Jazeera que la Cour pénale internationale a reçu 60 demandes visant à suspendre l’émission de mandats d’arrêt, mais selon lui, ces objections n’ont aucune valeur, et les mandats d’arrêt seront inévitablement émis.
Il a aussi évoqué la possibilité de poursuivre des responsables américains devant la Cour pénale pour leur fourniture d’armements à Israël et leur usage du veto contre un cessez-le-feu à Gaza.
Contexte des mandats d’arrêt
Le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a recommandé le 20 mai l’émission de mandats d’arrêt contre Netanyahu et Gallant. Ce dernier a souligné l’importance de cette annonce, mais s’est interrogé sur pourquoi aucun mandat n’a été émis jusqu’à présent.
Selon les preuves présentées à la Cour, qui a été transmise par l’État de Palestine, en tant que partie au Statut de Rome, des crimes de guerre et crimes contre l’humanité auraient été commis par Israël contre le peuple palestinien.
Étant donné cela, la chambre préliminaire et le bureau du procureur ont convenu de l’émission des mandats d’arrêt à l’égard des responsables israéliens. Cependant, plusieurs pays ont déposé des objections, entraînant un retard dans le processus.
Retard dans les procédures d’arrêt
Pour le moment, la chambre préliminaire examine ces objections, qui, selon al-Shalaldeh, sont infondées sur le plan du droit international. En conséquence, il estime que la Cour continuera à poursuivre les criminels de guerre israéliens, malgré la pression politique.
Il a mentionné que parmi les 60 plaintes, il y a des pays, des organisations civiles et des avocats, qui représentent des tentatives pour retarder le processus judiciaire.
Perspectives sur les mandats d’arrêt et leur application
Concernant d’autres responsables israéliens, al-Shalaldeh a indiqué que l’émission de mandats contre Netanyahu et Gallant n’empêche pas le procureur d’envisager d’autres cibles, y compris des leaders politiques et militaires impliqués dans des actes qui pourraient être qualifiés de crimes de guerre.
Il a exprimé que le soutien militaire et économique d’États tels que les États-Unis pourrait également être poursuivi en justice. Cela soulève la question de la responsabilité légale internationale pour leur soutien à des actes contraires aux droits humains.
Rôle des organisations et des États dans la mise en œuvre des mandats
Si des mandats d’arrêt sont émis, les 125 États parties à la Cour auront l’obligation de procéder à l’arrestation de tout individu reconnu coupable de crimes de guerre. Al-Shalaldeh a encouragé les États arabes et islamiques à soutenir ces efforts pour tenir les responsables israéliens responsables.
Il a également souligné l’importance du rôle des organisations des droits de l’homme dans la fourniture de preuves et d’informations qui pourraient aider la Cour à agir.
Conséquences potentielles des mandats d’arrêt sur Israël
Al-Shalaldeh a déclaré que l’aboutissement de ces affaires aura des implications légales significatives pour Israël et ses responsables. Cette démarche pourrait renforcer les revendications internationales pour la justice et la responsabilité quant aux violations des droits humains commises en Palestine.