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Sous pression des manifestations, démission du gouverneur de la Banque centrale et du président de la Bourse du Bangladesh
Le gouverneur de la Banque centrale du Bangladesh, Abdul Raouf Talukder, ainsi que le président de la Commission des valeurs mobilières, Shibli Rubaiyat ul Islam, ont annoncé leur démission, quelques jours après le renversement du gouvernement de la Première ministre Sheikh Hasina. Ces démissions interviennent à la suite de fortes pressions exercées par les manifestants exigeant leur départ, selon des informations rapportées par les médias locaux.
Des manifestations tumultueuses
Le conseiller économique du nouveau gouvernement intérimaire du Bangladesh, Salehuddin Ahmed, a mentionné que Talukder avait démissionné avant-hier et qu’il avait quitté son poste deux ans avant la fin de son mandat. Les resignations suivent un mouvement de contestation intense qui a forcé la Première ministre Sheikh Hasina à quitter le pays plus tôt dans la semaine. Les manifestants ont même envahi le siège de la Banque centrale, à Dhaka, pour réclamer la démission des responsables.
Le samedi, les manifestants ont également exigé la démission de tous les six juges restants de la Cour suprême.
![Des manifestants expriment leur colère lors d’une manifestation contre la Première ministre Sheikh Hasina et son gouvernement, appelant à la justice pour les victimes des récentes violences à l’échelle nationale, à Dhaka, Bangladesh](https://aljazeera.net/wp-content/uploads/2024/08/AP2421-1723094941.jpg?w=770&resize=770%2C513)
Formation d’un gouvernement intérimaire
Bangladesh a récemment constitué un gouvernement intérimaire sous la direction de Muhammad Yunus, lauréat du prix Nobel. Cette décision fait suite à plusieurs semaines de manifestations violentes qui ont entraîné la mort de plus de 400 personnes depuis juillet dernier, selon les médias locaux.
Abdul Raouf Talukder, âgé de 60 ans, avait pris ses fonctions en juillet 2022, alors que le pays faisait face à une dépréciation de sa monnaie et à une forte inflation. Il a été régulièrement critiqué pour son incapacité à résoudre les problèmes de gouvernance du secteur bancaire, ce qui a conduit à une augmentation des défauts de paiement.
L’économie du Bangladesh peine à retrouver sa position d’avant la pandémie de COVID-19, subissant également des pressions dues à des couvre-feux et des coupures d’internet. Le pays a emprunté 4,7 milliards de dollars au Fonds monétaire international l’année dernière, mais ses réserves de devises étrangères demeurent faibles.
Les réserves avaient chuté à 20,5 milliards de dollars en juillet dernier.
Impact de la démission sur le marché des valeurs mobilières
Suite à la démission de Talukder, Shibli Rubaiyat ul Islam a également présenté sa démission de son poste de président de la Commission des valeurs mobilières du Bangladesh. Il a transmis sa lettre de démission au secrétaire du Ministère des institutions financières, Muhammad Abdul Rahman Khan, comme l’a rapporté le quotidien « Dhaka Tribune » ce dimanche.