Nouveau juge en chef au Bangladesh : des démissions en série
Le juge Syed Rafat Ahmed a prêté serment en tant que juge en chef et président de la Cour suprême du Bangladesh, prenant ses fonctions après la démission de son prédécesseur, sur fond de manifestations étudiantes. Ce changement s’est produit quelques jours après le départ du gouvernement de la Première ministre Sheikh Hasina Wazed.
La cérémonie de prestation de serment s’est tenue au palais présidentiel de Dhaka, en présence du président du Bangladesh, Mohammad Shahabuddin, et du Premier ministre par intérim et principal conseiller, Mohammad Yunus.
Des démissions sous pression
Cette nomination fait suite à la démission de l’ancien juge en chef, Obaidullah Hassan, ainsi que de cinq juges de la Cour d’appel, qui ont quitté leurs fonctions sous la pression des manifestants. Les étudiants avaient donné aux juges quelques heures pour se retirer, accusant le gouvernement intérimaire de tenter de frapper légalement la mouvance de contestation.
Réactions des manifestants
Avant ces évènements, une réunion plénière de la Cour suprême a été annulée après qu’un ultimatum a été lancé par le mouvement étudiant, exigeant la démission du président de la Cour et des juges de la section d’appel d’ici l’heure du déjeuner. Les manifestants ont menacé de bloquer les habitations des juges si leurs revendications n’étaient pas satisfaites.
Asif Mahmood, coordinateur des manifestations étudiantes et conseiller en jeunes et sports du gouvernement intérimaire, a également exigé la démission du président de la Cour.
Autres démissions de haut niveau
Au cours des derniers jours, plusieurs autres responsables ont également suggéré leur démission, dont le gouverneur de la Banque centrale et six de ses adjoints, ainsi que le procureur général et le président de la Commission des valeurs mobilières et des bourses du Bangladesh. De nouveaux employés prennent leurs fonctions dans tous ces postes sous l’autorité du président et du gouvernement intérimaire.
Un climat politique tendu
Ces démissions s’inscrivent dans le cadre de manifestations massives qui ont conduit la Première ministre Sheikh Hasina Wazed à fuir le pays plus tôt cette semaine. Les manifestants ont même occupé le siège de la Banque du Bangladesh dans la capitale, exigeant la démission des responsables.
Le Bangladesh a récemment mis en place un gouvernement intérimaire dirigé par le lauréat du prix Nobel Muhammad Yunus, suite à des semaines de manifestations violentes dans les rues, qui ont causé la mort de plus de 400 personnes depuis juillet dernier, selon les médias locaux.