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L’approbation du Soudan du Sud de l’accord d’Entebbe et ses enjeux
Après 12 ans depuis la signature par le Sud-Soudan de l’accord-cadre de coopération des pays du bassin du Nil « Entebbe », le Parlement de Juba a approuvé à l’unanimité la ratification de cet accord. Ainsi, le pays devient le sixième État à le ratifier après l’Éthiopie, le Rwanda, la Tanzanie, l’Ouganda et le Burundi. L’accord entre en vigueur en vertu de l’article 43, qui prévoit son activation 60 jours après le dépôt de la sixième ratification auprès de l’Union africaine.
Les motivations de la ratification et ses impacts
Cette ratification soulève deux questions fondamentales entraînant plusieurs sous-questions :
- Quelles sont les motivations du Sud-Soudan pour ratifier maintenant, après 12 ans ?
- Quels sont les effets de la mise en œuvre de l’accord sur l’Égypte, le Soudan, l’Éthiopie et les autres pays du bassin du Nil ?
Ratification surprenante et tardive
Cette ratification est à la fois surprenante et tardive. Surprenante car le Kenya, qui avait précédé le Sud-Soudan dans la signature de l’accord, était censé ratifier en premier. Cependant, cette étape a été retardée de 12 ans et aurait dû être finalisée mi-année dernière. Des pressions diplomatiques égyptiennes et éthiopiennes ont contribué à ce retard.
Alignement avec l’Éthiopie
La ratification du Sud-Soudan, alignée sur la position éthiopienne soutenant l’entrée en vigueur de l’accord, s’explique par plusieurs raisons, telles que le désir de bénéficier des projets communs découlant de l’accord et la résolution des problèmes de distribution de l’eau et des infrastructures dans le pays.
Pressions régionales éthiopiennes
La ratification par Juba de l’accord Entebbe est le fruit des efforts de l’Éthiopie pour convaincre le Sud-Soudan et le Kenya de ratifier cet accord. L’Éthiopie cherche à imposer son hégémonie dans le bassin du Nil et à forcer l’Égypte à se conformer à l’accord actuel malgré son opposition.
Répercussions de la ratification d’Entebbe
La mise en œuvre de cet accord entraînera plusieurs conséquences, comme la transition de l’initiative du bassin du Nil à une Commission permanente supervisant l’accord, la fin du concept des droits historiques acquis par l’Égypte, et le renforcement du positionnement éthiopien dans la région au détriment de l’Égypte.