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Arif al-Arif: Historien de Jérusalem et Gardien de la Mémoire Palestinienne
Arif al-Arif, journaliste, homme politique et historien palestinien, est né à Jérusalem en 1892. Il est l’une des figures marquantes de l’histoire de la Palestine, laissant un grand héritage d’écrits intellectuels et historiques. Il a documenté les événements majeurs tels que la Nakba, le Naksa, et a vécu la fin de l’Empire ottoman, le mandat britannique, l’administration jordanienne, et l’occupation israélienne de la Palestine. Arif al-Arif a contribué à la période fondatrice de l’État jordanien et est décédé en 1973.
Origines et Enfance
Arif al-Arif est né le 26 septembre 1892 à Jérusalem, alors que le premier train arrivait dans la ville, selon ses mémoires. Issu d’une famille modeste de Jérusalem, il a grandi dans le quartier de son père, un vendeur de légumes dans la vieille ville. Sa mère, nommée Mohboubah, ne l’a pas allaité elle-même, offrant plutôt son lait à trois de ses amies pour l’allaiter.
Parti de sa ville natale durant sa jeunesse, il a été enrôlé dans l’armée ottomane à Istanbul, puis capturé et exilé en Sibérie pendant 3 ans. Après une absence de 7 ans, il est retourné à Jérusalem, trouvant des changements après la fin de l’Empire ottoman et le début du mandat britannique. Marié en 1922, il a eu 5 enfants.
Études et Formation Scientifique
Arif a reçu son éducation primaire à l’école al-Ma’mouniya à Istanbul, montrant des aptitudes exceptionnelles. Il a poursuivi des études supérieures dans des institutions scientifiques de la capitale ottomane, obtenant un diplôme en administration, économie et politique en 1913. Pendant la Première Guerre mondiale, il s’est engagé dans l’armée ottomane et a maîtrisé plusieurs langues, dont l’arabe, le turc, le français, l’hébreu et l’anglais.
Vie Professionnelle
Arif s’est lancé tôt dans le journalisme pour financer ses études, travaillant en tant qu’éditeur dans des journaux turcs. Après avoir obtenu son diplôme, il est devenu traducteur au ministère des Affaires étrangères ottoman, puis a rejoint l’armée de réserve ottomane. Sa période d’emprisonnement en Sibérie l’a amené à éditer un journal satirique interne. Plus tard, il a travaillé dans l’administration sous le mandat britannique en Palestine, occupant plusieurs postes de responsabilité.
Activité Politique
Arif a adhéré au mouvement arabe et s’est impliqué dans la révolution arabe majeure, puis a lutté contre la politique britannique favorable au sionisme. Il a été arrêté pour incitation à la révolution palestinienne et s’est enfui en Jordanie. De retour à Jérusalem, il a participé à la Grande Révolte arabe palestinienne entre 1936 et 1939 et a poursuivi son engagement politique et social.
Conservation de la Mémoire Palestinienne
Arif a été surnommé « le gardien de la mémoire », documentant quotidiennement sa vie et son environnement malgré ses responsabilités professionnelles et politiques. Son intérêt pour l’histoire et l’archéologie a abouti à de nombreux ouvrages historiques, dont « Le Précis de l’histoire de Jérusalem » et « La Catastrophe: Beit al-Maqdis et le Paradis Perdu ».
Décès
Arif al-Arif est décédé en 1973 des suites d’un accident vasculaire cérébral, laissant derrière lui un riche héritage intellectuel et historique. En 1990, il a été honoré par l’Organisation de libération de la Palestine pour sa contribution à la culture, aux arts et à la littérature en recevant l’Ordre de Jérusalem.