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Said Dine El Alami, le Mufti de Jérusalem ciblé à 4 reprises
Said Dine El Alami (1911-1993) était l’une des figures notables de Jérusalem sainte, un ancien Grand Mufti de Jérusalem à la personnalité marquante.
Le Cheikh El Alami était connu pour ses positions courageuses dans la résistance contre l’occupation israélienne en Palestine et pour sa défense de la Mosquée Al-Aqsa, où il a renforcé les effectifs de sécurité.
Il a été la cible de plusieurs tentatives d’agression par les occupants, notamment lors de l’incendie de la Mosquée Al-Aqsa en 1968, malgré son âge avancé.
Naissance et Enfance
Le Cheikh El Alami est né en 1911 à Jérusalem, descendant d’une lignée prestigieuse de la ville sainte. Son père, Jalal El Alami, issu de noblesse, a épousé sa cousine germaine et a eu cinq enfants. Son père est décédé alors qu’il n’avait que dix ans.
Le rabbin Meir Kahane a envoyé des messages de menace au Cheikh Said Dine El Alami.
Éducation et Formation
Le Cheikh El Alami a débuté ses études à l’école « El Farrar » de Jérusalem, où il a appris l’anglais, le français ainsi que l’arabe. Il a poursuivi sa formation à Al-Azhar où il a obtenu diplômes et qualifications, se diplômant en 1931.
Sur ses études, le Cheikh El Alami déclare : « Mon souhait, étant jeune, était d’étudier les sciences politiques. Un de mes professeurs m’a encouragé et m’a recommandé pour une bourse d’études à Paris, mais ma mère, avec une détermination obstinée, a préféré m’envoyer à Al-Azhar, en hommage à mon père et mes ancêtres. »
Carrière et Responsabilités
Au fil des ans, le Cheikh El Alami a occupé plusieurs postes, notamment en tant que juge à la Cour de Nazareth, avant de devoir fuir vers la Jordanie sous l’occupation israélienne.
Il a ensuite assumé divers postes en Palestine, se distinguant comme Grand Mufti de Jérusalem pendant 40 ans, et occupant des fonctions clés au sein des institutions religieuses et judiciaires.
En 1983, il a été élu membre du Conseil supérieur mondial des mosquées, faisant ainsi partie de la Ligue islamique mondiale à La Mecque. Il a également été désigné président du comité de reconstruction de la Mosquée Al-Aqsa.
Résistance et Engagements
Le Cheikh El Alami s’est opposé fermement à l’occupation israélienne de la Mosquée Al-Aqsa et est intervenu activement pour éteindre l’incendie de 1969, appelant aux municipalités de Hébron et Ramallah pour l’aider à maîtriser les flammes.
Il a également accueilli chez lui les chefs des communautés chrétiennes pour condamner ensemble l’incendie de la Mosquée Al-Aqsa, illustrant ainsi son engagement pour l’unité interreligieuse.
Tentatives d’Assassinat
Actif dans les manifestations et les sit-in à Jérusalem, malgré son âge avancé, le Cheikh El Alami a été victime de violences de la part des forces d’occupation. Il a même été la cible de quatre tentatives d’assassinat et a reçu des menaces de la part du rabbin Meir Kahane, leader du mouvement Kach.
En réponse, le Cheikh El Alami a dénoncé publiquement les actions de Kahane pour la préservation du caractère sacré de la Mosquée Al-Aqsa face aux menaces de destruction.
Œuvres et Décès
Le Cheikh El Alami a rédigé l’ouvrage « Documents de l’Institution Islamique » consignant l’agression israélienne sur la Mosquée Al-Aqsa et la Palestine entre 1967 et 1984.
Il s’est éteint le 6 février 1993 à l’âge de 82 ans et a été inhumé à Jérusalem.