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Le président kenyan limoge tous les ministres et s’adresse au peuple
Le président kényan, William Ruto, a limogé aujourd’hui jeudi tous les ministres de son gouvernement ainsi que le procureur général, après deux semaines de manifestations ayant entraîné la mort de dizaines de personnes, protestant contre l’augmentation des impôts, la corruption et la cherté de la vie.
Écoute du peuple
Ruto a déclaré que le seul bureau qui ne serait pas affecté par ces changements est le bureau de Rigathi Gachagua, le vice-président, et de la ministre en charge du Secrétariat du Cabinet, Mousalya Mudavadi.
Il a expliqué qu’il avait décidé de dissoudre son gouvernement « après réflexion, en écoutant attentivement ce que le peuple kényan a dit, et après une évaluation globale de la performance, des réalisations et des défis du gouvernement ».
Dans son discours, il a déclaré : « Après avoir écouté ce que le peuple kényan a dit, et après une évaluation exhaustive de la performance, des réalisations et des défis de mon gouvernement, j’ai décidé de limoger tous les membres sur-le-champ. »
Consultations intensives
Ruto a ajouté qu’il allait immédiatement entamer des consultations intensives à travers différents secteurs et formations politiques, dans le but de mettre en place un « gouvernement large et efficace, à moindre coût et efficient, doté d’une grande compétence ».
Le président kényan avait retiré le 26 juin dernier un projet de budget controversé, incluant une augmentation des impôts, au lendemain d’une journée de violences marquée par l’attaque des manifestants au Parlement.
Durant les manifestations, 39 personnes ont perdu la vie dans des affrontements avec la police, certains manifestants ayant brièvement investi le Parlement.
Création d’opportunités d’emploi
Dans son discours d’aujourd’hui, le président kényan a promis de former une nouvelle équipe pour l’aider à mettre en place des « programmes radicaux pour faire face au fardeau de la dette, augmenter les ressources locales et élargir les opportunités d’emploi. »
Éradication de la corruption
Le président kényan s’est également engagé à « mettre fin au gaspillage et aux doublons inutiles de nombreux organismes gouvernementaux et à tuer le dragon de la corruption. »
Des rapports étrangers ont lié les manifestations à ce qu’ils ont qualifié d’extravagance vécue par le président et ses alliés, tandis que la plupart des Kényans rencontrent des difficultés économiques.
Parmi les responsables impliqués dans cette extravagance figurent le ministre des Transports, Kipchumba Murkomen, le chef de la majorité à l’Assemblée nationale, Kimani Ichung’wah, son homologue au Sénat, Aaron Cheruiyot, ainsi que les législateurs Oscar Sudi et Nandi Nyoro.
Justifications et mesures
Face à un salaire mensuel moyen de 739 600 shillings (5 689 dollars) pour les législateurs, Ruto a été fortement poussé à expliquer la situation lors d’une interview.
Au milieu de réactions populaires violentes, certains responsables riches ont été contraints d' »expliquer » et de « clarifier » d’où proviennent leurs importantes sommes d’argent.
La semaine dernière, Ruto a proposé de réduire les dépenses publiques tout en empruntant presque le même montant pour combler le déficit budgétaire du gouvernement d’environ 2,7 milliards de dollars, résultant de l’annulation des augmentations d’impôts.
Le président a admis aux journalistes qu’il y avait fondamentalement quelque chose de mal, et « vous verrez quelque chose de différent à l’avenir ».