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L’impact du sexting sur la santé mentale des adolescents révélé par les chercheurs
Contraction de “texting” et de “sex”, le mot sexting désigne l’envoi de messages textes et autres photos ou vidéos sexuellement explicites et suggestifs, envoyés ou reçus via les nouvelles technologies. Son usage est largement répandu chez les jeunes et peut donner lieu à des dérives telles que le revenge porn, où des contenus de nature pornographique sont envoyés à dessein pour nuire à la personne concernée.
L’étude des chercheurs sur le sexting et la santé mentale des adolescents
Face à cette pratique croissante, il est légitime de se demander si le sexting est nocif pour la santé mentale des jeunes. Cela pourrait-il affecter leur estime de soi ou entraîner des troubles plus graves ? Pour répondre à ces questions, des chercheurs de l’université d’Oslo en Norvège ont mené une étude auprès d’environ 3 000 adolescents norvégiens âgés de 15 à 19 ans, provenant de l’étude MyLife.
Les participants ont rempli des questionnaires en ligne sur leur pratique du sexting et leur santé mentale a été évaluée lors de trois rendez-vous annuels entre 2019 et 2021. Les symptômes de dépression ont été mesurés à l’aide d’un questionnaire adapté aux adolescents, abordant des éléments comme la mauvaise humeur, les problèmes de sommeil et le manque d’énergie. Parallèlement, les comportements problématiques ont été évalués par des questions concernant le vol, l’intimidation et la destruction d’objets.
Variabilité de la pratique du sexting et ses effets
L’analyse a révélé que la pratique du sexting chez les adolescents variait sur le temps : 30,5 % des filles ont déclaré y avoir participé la première fois, 36,7 % la deuxième fois et 33,7 % la troisième fois. Chez les garçons, ils étaient 33,1 % à pratiquer le sexting la première année, contre 29,9 % la deuxième année et 21,6 % la troisième année. De plus, les symptômes de dépression étaient plus élevés chez les filles, alors que les problèmes de comportement étaient plus fréquents chez les garçons.
Verdict : les analyses ont montré que les garçons qui se livraient fréquemment au sexting rapportaient également davantage de symptômes de dépression et de problèmes de comportement, ce qui n’a pas été observé chez les filles. Toutefois, il s’agit ici d’une association et non d’un lien de cause à effet. « Le sexting n’était pas prédictif de changements dans les symptômes de dépression ou les problèmes de comportement au fil du temps. En revanche, les problèmes de comportement prédisaient des scores de sexting plus élevés, mais uniquement chez les filles », écrivent les auteurs. « Nous n’avons trouvé aucune preuve que le sexting soit une cause de détérioration de la santé mentale au fil du temps », ajoutent-ils.
Sexting chez les adolescents : éduquer plutôt que blâmer
Plutôt que de stigmatiser le sexting, les scientifiques préconisent une approche éducative. Selon eux, les interventions visant à réduire le sexting chez les adolescents ne contribueront pas nécessairement à prévenir les problèmes de santé mentale. « Bien que nos données montrent une santé mentale plus mauvaise chez les adolescents qui participent plus fréquemment au sexting, les résultats n’indiquent pas que le sexting augmente les symptômes de dépression et les problèmes de comportement au fil du temps », affirment-ils.
Ils soulignent donc l’importance d’ éduquer les adolescents pour qu’ils sachent pratiquer le sexting de manière sûre et responsable, en respectant le consentement et la vie privée, notamment pour éviter le revenge porn et autres dérives.
Vidéo : Comment éduquer les jeunes à la pornographie ?
Une ressource précieuse pour les parents et les éducateurs consiste à visionner cette vidéo instructive qui explique comment aborder la question de la pornographie et du sexting avec les jeunes. Il est crucial d’ouvrir le dialogue et de fournir les bons outils afin que les adolescents puissent naviguer dans ce domaine complexe de manière sécurisée.