Israël rejette la reconstruction du réseau internet à Gaza
Israël a rejeté une proposition lors d’un forum récent des Nations Unies visant à reconstruire l’infrastructure des communications filaires et sans fil dans la bande de Gaza, détruite lors de la guerre israélienne contre le territoire. L’argument avancé était que les communications et Internet dans le secteur étaient des armes aux mains du Mouvement de Résistance Islamique (Hamas), selon un rapport du site « The Intercept ».
Une nouvelle proposition contestée
La proposition, formulée par l’Arabie Saoudite lors du sommet de l’Union Internationale des Communications qui s’est tenu la semaine dernière à Genève, visait à rétablir l’accès à Internet pour des millions d’habitants de la bande de Gaza après l’interruption du service due à la guerre en cours. Bien qu’elle ait été finalement adoptée lors d’un vote secret le 14 juin dernier, elle a subi une atténuation pour supprimer certaines formulations accusatrices de la responsabilité d’Israël dans la destruction de Gaza. Le représentant des États-Unis s’est opposé spécifiquement à ces allégations, selon le rapport.
De son côté, Israël a attaqué la proposition dans son ensemble, qualifiant le décision de « masquant la réalité de la situation à Gaza » malgré son apparence louable de vouloir reconstruire l’infrastructure de communication, selon un enregistrement de la session consulté par « The Intercept ».
L’ambassadeur a également ajouté que la proposition ne mentionnait pas l’utilisation par le Hamas d’Internet « pour préparer des actes terroristes contre les civils israéliens » et que tout effort de reconstruction devrait inclure des « garanties spécifiques pour empêcher l’utilisation d’Internet à des fins terroristes », a-t-il déclaré.
Reconnecter Gaza à Internet
Lorsque les missions de l’Union Internationale des Communications, une agence des Nations Unies chargée de coordonner la coopération entre les gouvernements en matière de politiques de communication, ont commencé à se réunir à Genève début juin, l’une des questions les plus urgentes à l’ordre du jour était de reconnecter la bande de Gaza à Internet. En effet, les bombardements israéliens qui ont duré plusieurs mois sur le territoire ont sectionné les câbles de fibre optique, détruit les tours de télécommunications cellulaires et anéanti l’infrastructure nécessaire pour communiquer avec le monde extérieur.
Malgré les efforts d’Israël pour avertir les civils des imminents bombardements aériens, de tels avertissements sont transmis par le biais des communications cellulaires et d’Internet constamment coupées par les forces aériennes israéliennes. C’est un cycle de destruction des données qui a commencé dès le début de la guerre, rendant de plus en plus difficile pour les habitants de Gaza de savoir qu’ils sont sur le point d’être bombardés, comme l’a souligné un rapport de The Intercept.
Cette proposition garantirait que l’Union Internationale des Communications fournisse l’aide et le soutien nécessaires à la bande de Gaza pour reconstruire son secteur des communications filaires et sans fil.
Une crise d’accès à Internet exacerbée
Alors que l’Union a discuté depuis des années de la crise d’accès à Internet des Palestiniens, cette nouvelle proposition intervient dans un contexte où la crise d’accès aux données s’aggrave dans différents endroits de la région, la plupart du territoire étant en ruines. Les citoyens luttent pour accéder à la nourriture, à l’eau, ainsi qu’aux signaux cellulaires et aux réseaux Wi-Fi.
Cette proposition a attiré l’attention car elle mentionne clairement le rôle d’Israël dans la paralysie de la communication de Gaza avec le monde, que ce soit par des bombes, des bulldozers ou des restrictions sévères sur l’importation de technologie, selon le rapport.
Elle a également condamné « la destruction totale de l’infrastructure vitale et la perturbation des services de communication, la coupure des téléphones portables qui ont affecté la bande de Gaza depuis le début de l’agression de l’occupation, ainsi que les obstacles posés par l’occupation pour entraver l’utilisation de nouvelles technologies de communication »…