Le Pakistan entame la 2e phase des expulsions d’Afghans
Le Pakistan s’apprête à lancer la deuxième phase d’un plan controversé visant à renvoyer les réfugiés afghans non documentés dans leur pays.
Depuis dimanche, les autorités devraient expulser plus de 800 000 Afghans du pays, après que près de 541 000 d’entre eux aient été contraints de partir lors de la première phase en novembre de l’année dernière.
Expulsions forcées et risques pour les réfugiés afghans
Si les réfugiés ne quittent pas volontairement le pays, ils risquent l’arrestation et la déportation.
Avant la première phase de rapatriement, le gouvernement pakistanais affirmait qu’il y avait près de 4,4 millions de réfugiés afghans, parmi lesquels environ 1,73 million étaient des sans-papiers.
Le gouvernement a défendu son action répressive, invoquant des préoccupations sécuritaires et une économie en difficulté.
Réactions et position des autorités
Cette décision d’expulsion fait suite à une augmentation spectaculaire des [attaques armées](/news/2024/3/29/march-of-terror-pakistan-grapples-with-deadly-attacks-on-china-interests) à travers le Pakistan, le gouvernement accusant des groupes et des ressortissants basés en Afghanistan. Une allégation rejetée par le gouvernement taliban en Afghanistan.
Philippa Candler, la représentante du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Islamabad, a souligné la nécessité pour le Pakistan d’examiner les profils des Afghans sans documents avant de les expulser, car beaucoup d’entre eux « ont besoin d’une protection internationale ».
Elle a ajouté que si des ressortissants afghans étaient impliqués dans des activités terroristes, « cela devrait être traité séparément ».
Appels à la communauté internationale
Kamal Hyder d’Al Jazeera, rapportant depuis le camp de réfugiés de Khazana à Peshawar qui accueille environ 1 300 familles afghanes, a indiqué que les réfugiés avaient supplié la communauté internationale et le gouvernement pakistanais de leur accorder plus de temps « pour pouvoir partir de manière digne ».
Il a souligné que les réfugiés se plaignaient que leurs maisons étaient perquisitionnées en pleine nuit. Ils ont été contraints de quitter le pays dans des conditions misérables, rendant difficile cette expulsion après avoir passé toute une vie dans le pays.
Appel à la protection des réfugiés
Le Pakistan n’étant pas signataire de la convention de 1951 des Nations unies protégeant les droits des réfugiés, le pays manque également de lois nationales pour protéger les réfugiés ainsi que de procédures pour déterminer le statut des personnes cherchant une protection internationale sur son territoire.
Amnesty International a mis en garde contre le risque de persécution pour les réfugiés retournant en Afghanistan.