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Second tour en vue en Iran 2024 : divisions croissantes
Après une journée pas comme les autres pour les Iraniens, alors que les aiguilles de l’horloge avançaient lentement lors d’une période de vote qui a duré 16 heures, les Iraniens se sont réveillés ce dimanche matin en attendant l’annonce des résultats remplis de surprises malgré les prévisions d’un second tour.
Le candidat réformateur, Massoud Bazshkian, a remporté l’élection présidentielle en obtenant 10 415 991 voix, suivi du conservateur, l’ancien secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale, Saïd Jalili, avec 9 473 298 voix.
Entre boycottage et participation
Comme prévu par les observateurs à Téhéran, aucun des candidats n’a pu remporter l’élection présidentielle au premier tour, obligeant la République islamique à se diriger vers un second tour prévu le vendredi suivant, le 5 juillet prochain.
Les observateurs en Iran estiment que le nombre d’électeurs qui ont refusé de voter est plus important que le taux de participation, la tendance au boycott ayant surpassé l’effort officiel de mobilisation des autorités en déployant toutes les ressources gouvernementales, partisanes et publicitaires pendant 16 jours.
L’ancien diplomate Faridoun Majlesi considère le faible taux de participation comme une défaite pour les autorités gouvernantes qui n’ont pas réussi à réconcilier avec un peuple qui a perdu confiance en elles en raison des événements survenus après les élections passées.
Manque de consensus
En revanche, l’ancien ambassadeur de Téhéran en Jordanie et au Liban, Ahmad Dostmaliyan, s’oppose à l’opinion de son collègue sur l’échec des conservateurs. Il affirme que le total des voix des candidats Jalili et Ghalibaf dépasse celles du candidat réformateur, et que le résultat des élections a été retardé en raison du manque d’unité des candidats conservateurs.
Division autour du second tour
Cette fois-ci, les vents soufflent en Iran d’une manière qui ne convient pas au navire du courant conservateur. L’activiste politique conservateur, Mohammad Mahajeri, a publié une lettre ouverte au candidat perdant Ghalibaf, l’invitant à « se mettre du bon côté de l’histoire du pays ».
D’autre part, l’activiste politique conservateur Abdolreza Davari, l’un des principaux partisans du candidat perdant Ghalibaf, a annoncé la formation d’une campagne « Le courant de la révolution… les partisans de Bazshkian » pour faire face au « courant radical » et a appelé les partisans de Ghalibaf à se joindre à lui.