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Fermeture du poste frontalier Ras Jedir menace commerce Tunisie-Libye
La majorité des magasins le long de la route menant au poste frontalier de Ras Jedir entre la Tunisie et la Libye ont cessé leurs activités en raison de la fermeture du passage frontalier pour le troisième mois consécutif, mettant en péril les moyens de subsistance de milliers de commerçants de la région.
Le poste frontalier terrestre, constituant le principal point de passage entre les deux pays, a été fermé le 19 mars suite à des affrontements entre groupes armés et forces de sécurité libyennes.
Ainsi, le passage a été partiellement rouvert le 20 juin pour les cas humanitaires urgents et les missions diplomatiques. Cependant, la circulation n’a pas repris entièrement pour les voyageurs et les commerçants, le trafic ayant été redirigé vers le poste de Dehiba-Wazen, plus petit et moins adapté à l’afflux de trafic.
Le Poumon Économique
Pour Abdullah Shneiter, commerçant de 45 ans dont l’activité a été entravée dans la région de Ben Gardane, située à environ 32 kilomètres de la frontière, « le poste frontalier est notre seule source de revenus car l’État nous a abandonnés. »
Il ajoute : « Tous les magasins et les échoppes sont fermés. L’État doit trouver des solutions, pourquoi dépendons-nous entièrement de la Libye ? »
Ras Jedir se trouve au nord-ouest de la Libye, à environ 170 kilomètres à l’ouest de Tripoli, constituant le principal point de passage entre l’ouest de la Libye et le sud-est de la Tunisie. Une grande partie du commerce transfrontalier, y compris la contrebande, y transite.
Des Milliers de Commerçants Impactés
Le commerce dans la région s’effectue sans contrôle fiscal et douanier, les autorités fermant les yeux car ce commerce est considéré comme une alternative au développement nécessaire pour la région.
Aujourd’hui, les zones autour du poste frontalier font face à une « stagnation commerciale » qui affecte environ 50 000 commerçants et leurs familles, désormais « sans emploi, ce qui est très regrettable », selon le président de l’organisation « Conseil supérieur des hommes d’affaires tuniso-libyens de Medenine », Monir Qazem.
Qazem ajoute que « le poste frontalier est le cœur économique de la région du sud-est et le moteur de l’investissement » dans les provinces avoisinantes où le taux de chômage dépasse les 20% (15,8% en moyenne en 2023).
Appel à une Solution
Les habitants de la région de Zuwara en Libye ont érigé des barrages pour bloquer la route côtière menant au poste frontalier du côté libyen, retardant ainsi sa réouverture.
Le commerçant en articles ménagers, Reda Al-Jraï, âgé de 42 ans du côté tunisien, lance un appel aux autorités de son pays : « Donnez-nous une alternative si la fermeture se poursuit… Pour combien de temps cette situation va-t-elle durer ? »