Le voyage cycliste d’Alain Bondue, champion des années 80, et ses anecdotes
De la prise de képis lors du Tour de France aux rencontres nocturnes avec Bernard Hinault, découvrons le témoignage d’Alain Bondue, ex-coureur cycliste des années 80.
Comment avez-vous commencé le vélo ?
Alain Bondue : J’ai été coureur cycliste dans les années 80, j’ai disputé les Jeux Olympiques de 1980, j’ai été champion du monde en 1981-82. Ma maman, un jeudi à l’époque, m’avait ramené ici au véloclub de Roubaix et j’ai commencé le vélo j’avais une dizaine d’années. À ce moment-là, je n’avais même pas de vélo !
Racontez-nous l’entraînement d’un cycliste
Quand vous êtes sportif professionnel, c’est un entraînement quotidien. La quantité et l’intensité du travail varient en fonction de ce que je préparais. J’ai fait troisième de Paris-Roubaix ou deuxième de Milan-San Remo. Ce sont des courses longues sur la route, nécessitant un entraînement spécifique. J’ai aussi été deux fois champion du monde de poursuite sur cinq kilomètres, ce qui demandait un entraînement totalement différent. Mais en réalité, quand on est cycliste professionnel, on s’entraîne une fois par jour, voire parfois deux.
Dans le cyclisme et dans tous les sports, on profite de la période creuse pour travailler les déficiences. Un coureur cycliste doit avoir des lombaires et des abdominaux solides. Comme ces muscles ne sont pas suffisamment sollicités à vélo, on profite de l’hiver pour faire de la musculation et du renforcement musculaire. Puis, en saison, à notre époque, on ne faisait que du vélo. De nos jours, les cyclistes comme Mathieu Van Der Poel pratiquent la course à pied, le cyclo-cross et d’autres disciplines.
Autrefois, les principes étaient différents, tant au niveau des entraînements, où l’accent était plus mis sur la quantité que la qualité par rapport à aujourd’hui, qu’au niveau alimentaire. On nous demandait de manger de la viande rouge. Le régime alimentaire était totalement différent des coureurs actuels, chez qui on pèse maintenant la quantité de pâtes consommées par chaque coureur. Pourquoi ? Parce qu’on mesure continuellement la masse graisseuse de chaque coureur. C’est une bonne évolution. D’ailleurs, les coureurs actuels sont beaucoup plus maigres et affûtés que ceux de mon époque.
Pour en savoir plus :
Combien de temps dormiez-vous par nuit ?
Je suis quelqu’un qui ne dort pas beaucoup, même maintenant. Ce n’est pas une bonne chose car toutes les études montrent qu’on récupère mieux quand on dort au moins huit heures par nuit. Ce n’était pas mon cas, et ce ne l’était pas non plus quand j’étais jeune. Et j’ai une anecdote là-dessus : Bernard Hinault, lui non plus, ne dormait pas beaucoup. Il lui arrivait parfois de venir me voir dans un autre hôtel, à 23 h, pour discuter jusqu’à 1 h du matin !
Étiez-vous stressé lors des courses ?
Le stress dépendait des courses. Quand vous participez à Paris-Roubaix, à Milan-San Remo ou à une étape du Tour de France, vous avez au moins 200 km à parcourir. Vous n’êtes donc pas trop stressé au départ car tout ne se joue pas au début. Par contre, sur la piste, c’est différent car la course dure cinq kilomètres. Là, vous êtes beaucoup plus stressé et concentré car si vous perdez une demi-seconde au départ, cela peut vous être fatal pour la poursuite de la compétition. Faire carrière en tant que coureur cycliste repose sur une passion profonde pour ce métier.
Les anecdotes mémorables
Outre les histoires de compétition et d’entraînement, le parcours d’Alain Bondue est émaillé d’anecdotes passionnantes. Par exemple, lors du Tour de France, il se souvient d’une fois où un képi de la police a été pris par un coureur lors d’une étape. Ce sont ces petits moments, en dehors de la célébrité, qui enrichissent l’expérience d’un cycliste professionnel.