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Industries accusées par l’OMS de causer 2,7 millions de décès en Europe chaque année
L’expression féministe « l’intime est politique » trouve toute sa place dans le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce rapport, basé sur 35 cas, montre comment les entreprises du tabac, des aliments ultra-transformés, des combustibles fossiles et de l’alcool sont responsables du décès de 7 400 personnes chaque jour dans la région européenne (qui comprend la Russie).
Ces entreprises ont mis leurs intérêts économiques au centre de leurs pratiques, entraînant une augmentation des maladies cardiovasculaires, des cancers, du diabète et des maladies respiratoires chroniques, soit la cause de 90% des décès en Europe.
« Ces industriels trompent le monde »
Le tabac est responsable de plus d’un million de morts, la pollution de 580 000 morts, l’alcool de 430 000 morts, et l’alimentation trop riche en sel, en viande transformée, en boissons sucrées et en acides gras saturés, de 400 000 morts. Au total, ces industries puissantes sont coupables directement ou indirectement de 2,7 millions de décès par an en région européenne, et de 19 millions de décès dans le monde.
Hans Kluge, directeur régional de l’OMS Europe, affirme : « Ces industries trompent le monde par le biais de la philanthropie tout en vendant des produits nocifs ; elles financent des associations caritatives qui sensibilisent au cancer du sein et à d’autres dangers, tout en vendant de l’alcool qui cause ces mêmes dommages ». Ce discours s’adresse aux parlementaires et décideurs européens nouvellement élus lors du scrutin du 9 juin, selon Le Monde.
Les êtres humains doivent primer sur le profit
« Nous permettons à ces industries de tirer profit des décès qu’elles provoquent et de retarder ou d’empêcher une réglementation efficace de leurs produits », ajoute Hans Kluge. « Les tactiques de l’industrie consistent à exploiter les personnes vulnérables par le truchement de stratégies de marketing ciblées, à tromper les consommateurs et à faire de fausses déclarations sur les avantages de leurs produits ou sur leur respect de l’environnement. »
Les industries pointées du doigt constituent un obstacle majeur aux politiques de prévention, déplore l’OMS. Or, « les êtres humains doivent primer sur le profit, toujours », martèle Hans Kluge.
Le rapport invite les pouvoirs publics à instaurer des mécanismes permettant de réduire l’influence disproportionnée du secteur commercial dans le domaine de la politique de santé. Pour y parvenir, l’OMS recommande l’application d’une réglementation plus stricte concernant notamment la commercialisation de produits nocifs pour la santé, les pratiques monopolistiques, la fiscalité des multinationales et l’exploitation des populations vulnérables en période de crise.
L’impact des industries sur la santé publique
Le rapport de l’OMS démontre clairement l’impact néfaste de certaines industries sur la santé publique. Voici un récapitulatif des principaux points abordés dans le rapport :
- Tabac : Responsable de plus d’un million de morts chaque année en Europe. Le tabagisme est l’une des principales causes de maladies cardiovasculaires et de cancers.
- Pollution : Les combustibles fossiles contribuent à la pollution de l’air, responsable de 580 000 décès annuels en Europe. La pollution atmosphérique est liée à des maladies respiratoires chroniques et à des cancers.
- Alcool : Responsable de 430 000 décès par an. La consommation excessive d’alcool est associée à diverses maladies, dont les maladies du foie, les cancers et les troubles cardiovasculaires.
- Alimentation ultra-transformée : Une alimentation riche en sel, en viandes transformées, en boissons sucrées et en acides gras saturés cause 400 000 morts chaque année. Elle conduit à des maladies métaboliques comme le diabète et l’obésité, ainsi qu’à des maladies cardiovasculaires.
Ces chiffres alarmants montrent que des mesures urgentes sont nécessaires pour protéger la santé publique contre les pratiques dangereuses de ces industries.
Propositions de l’OMS pour une meilleure régulation
Pour faire face à cette crise sanitaire, l’OMS propose plusieurs mesures pour réguler les industries et atténuer leur impact sur la santé publique :
- Renforcement des réglementations : Imposer des règles plus strictes concernant la vente et le marketing de produits nocifs pour la santé. Cela inclut l’interdiction de la publicité pour les produits du tabac, de l’alcool et des aliments ultra-transformés.
- Fiscalité des multinationales : Appliquer des impôts plus élevés sur les entreprises qui produisent des biens nuisibles à la santé. Utiliser ces fonds pour financer des programmes de santé publique et de prévention.
- Protection des populations vulnérables : Mettre en place des programmes spécifiques pour protéger les groupes les plus vulnérables, comme les enfants et les personnes à faible revenu, contre l’exploitation par le marketing agressif des industries.
- Promotion de modes de vie sains : Encourager une alimentation équilibrée, l’activité physique régulière et la réduction de la consommation d’alcool et de tabac à travers des campagnes de sensibilisation et des politiques publiques.
Ces propositions visent à réduire l’impact des industries sur la santé publique et à favoriser une meilleure qualité de vie pour tous les citoyens.
Le rôle des consommateurs dans le changement
En plus des mesures gouvernementales, les consommateurs jouent un rôle crucial dans la promotion de la santé publique. Voici quelques actions que chacun peut entreprendre pour contribuer à un changement positif :
- Éducation : S’informer sur les risques associés à la consommation de tabac, d’alcool et d’aliments ultra-transformés et partager cette connaissance avec son entourage.
- Choix de consommation : Privilégier des produits sains et durables, comme les aliments frais et non transformés, et réduire la consommation de substances nocives.
- Soutien aux initiatives : Encourager et soutenir les initiatives locales et nationales visant à promouvoir la santé publique, comme les programmes de prévention et les campagnes de sensibilisation.
- Engagement citoyen : Participer aux débats publics et aux processus décisionnels concernant les politiques de santé publique pour assurer que les intérêts des citoyens prévalent sur ceux des industries.
En prenant des décisions éclairées et en adoptant des habitudes de vie saines, les consommateurs peuvent affaiblir l’influence des industries néfastes et favoriser l’émergence d’une société plus saine et plus équitable.
Conclusion : Une responsabilité partagée
Le rapport de l’OMS met en lumière une réalité préoccupante : les industries du tabac, des aliments ultra-transformés, des combustibles fossiles et de l’alcool jouent un rôle majeur dans le nombre élevé de décès en Europe chaque année. Cependant, il souligne également l’importance d’une action collective pour inverser cette tendance. Les pouvoirs publics, les industries et les consommateurs ont tous un rôle à jouer dans la promotion de la santé publique et la réduction des impacts négatifs des pratiques industrielles.
En adoptant des réglementations plus strictes, en favorisant des choix de consommation responsables et en soutenant les initiatives de santé publique, il est possible de réduire le fardeau des maladies et d’améliorer la qualité de vie pour tous. Afin de bâtir un avenir plus sain, il est crucial de mettre les êtres humains au cœur des priorités, avant les profits économiques.