Sommaire
Élections Parlement européen : 20 pays de l’UE aux urnes
Introduction
Les électeurs de 20 pays de l’Union européenne ont commencé à choisir les membres du prochain parlement du bloc, alors que des inquiétudes montent quant à une probable montée de la droite politique. Cette évolution pourrait compromettre la capacité du plus grand bloc commercial au monde à prendre des décisions cruciales alors que la guerre fait rage en Ukraine et que les sentiments anti-migrants se multiplient.
Contexte de l’élection
Les élections ont débuté jeudi aux Pays-Bas et dans d’autres pays vendredi et samedi. Toutefois, la majorité des votes de l’UE sont exprimés le dimanche, avec la France, l’Allemagne, la Pologne et l’Espagne ouvrant les urnes, et l’Italie organisant une seconde journée de vote. Les électeurs élisent un total de 720 membres du Parlement européen.
Distribution des sièges
Les sièges au Parlement sont attribués en fonction de la population, variant de six sièges à Malte et au Luxembourg à 96 sièges en Allemagne.
Enjeux des élections
- Confrontation avec une Russie hostile
- Rivalité industrielle accrue avec la Chine et les États-Unis
- Changement climatique
- Immigration
Tendance politique et résultats anticipés
Un sondage non officiel jeudi a suggéré que le parti d’extrême droite anti-migrants de Geert Wilders réaliserait des gains importants aux Pays-Bas, bien qu’une coalition de partis pro-européens l’ait probablement relégué en deuxième position.
Depuis les dernières élections de l’UE en 2019, des partis populistes ou d’extrême droite dirigent désormais les gouvernements de trois nations — Hongrie, Slovaquie et Italie — et font partie des coalitions dirigeantes dans d’autres pays, notamment la Suède, la Finlande et bientôt les Pays-Bas. Les sondages donnent un avantage aux populistes en France, en Belgique, en Autriche et en Italie.
Confiance des électeurs et période d’incertitude
Les élections surviennent en une période de mise à l’épreuve pour la confiance des électeurs dans un bloc de quelque 450 millions de personnes. Au cours des cinq dernières années, l’UE a été secouée par la pandémie de coronavirus, une récession économique et une crise énergétique alimentée par la guerre en Ukraine — le plus grand conflit terrestre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Postes clés de l’UE et enjeux pour les gouvernements nationaux
Ces élections marquent également le début d’une période d’incertitude pour les Européens et leurs partenaires internationaux. Au-delà des querelles pour former des groupes politiques et établir des alliances au sein du Parlement, les gouvernements vont rivaliser pour obtenir des postes clés de l’UE pour leurs fonctionnaires nationaux.
- Présidence de la Commission européenne
- Présidence du Conseil européen
- Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité
L’influence des législateurs de l’UE
Les législateurs européens ont leur mot à dire sur des législations allant des règles financières à la politique climatique ou agricole. Ils approuvent également le budget de l’UE, qui, en plus de financer les priorités politiques du bloc, soutient des projets d’infrastructure, des subventions agricoles et de l’aide à l’Ukraine.
Mais malgré leur rôle important, les campagnes politiques se concentrent souvent sur les sujets de préoccupation des pays individuels plutôt que sur les intérêts européens plus larges. Les électeurs utilisent régulièrement leurs bulletins de vote pour protester contre les politiques de leurs gouvernements nationaux.
Projections et coalitions possibles
Les sondages suggèrent que les partis dominants et pro-européens conserveront leur majorité au Parlement, mais que la droite dure, y compris des partis dirigés par des politiciens comme Geert Wilders ou Marine Le Pen en France, grignotera leur part des sièges.
Le groupe politique le plus important — le Parti populaire européen (PPE) de centre-droit — s’est déjà éloigné du centre, en faisant campagne sur des questions traditionnelles de l’extrême droite telles que la sécurité accrue, des lois sur l’immigration plus strictes et une concentration sur les affaires plutôt que sur les préoccupations sociales.
Beaucoup dépendra de savoir si les Frères d’Italie — le parti au pouvoir de la Première ministre populiste d’extrême droite Giorgia Meloni, qui a des racines néo-fascistes — restent dans le groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE) plus radical, ou se joignent à un nouveau groupe de droite dure qui pourrait être créé à la suite des élections. Meloni a également la possibilité de travailler avec le PPE.
Scénarios critiques pour les partis pro-européens
Le deuxième plus grand groupe — les Socialistes et démocrates (S&D) de centre-gauche — et les Verts refusent de s’aligner avec le CRE. Un scénario plus grave pour les partis pro-européens serait que le CRE s’allie avec le Rassemblement national de Le Pen pour consolider l’influence de la droite dure.
Des questions demeurent aussi quant au groupe que rejoindra le parti Fidesz, fermement nationaliste et anti-migrants du Premier ministre hongrois Viktor Orban. Il faisait auparavant partie du PPE mais en a été expulsé en 2021 en raison de conflits sur ses intérêts et valeurs.
Le PPE a fait campagne pour que Ursula von der Leyen obtienne un second mandat en tant que présidente de la Commission, mais rien ne garantit qu’elle sera reconduite même en cas de victoire. Les dirigeants nationaux décideront de qui est nommé, bien que le Parlement doive approuver tout candidat.