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# Al-Burhane rend visite aux blessés de Wad al-Noura et menace RD
Le chef du Conseil de souveraineté et commandant de l’armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhane, a promis une réponse sévère aux crimes commis par les milices contre les victimes de « Wad al-Noura ». Cette déclaration intervient après des rapports indiquant la mort de plus de 200 personnes lors d’une attaque menée par les forces de soutien rapide dans l’État de Gezira, au centre du pays.
Menace de Réponse Sévère
Lors de sa visite aux blessés des attaques de Wad al-Noura à l’hôpital éducatif de Managil, dans l’État de Gezira, jeudi dernier, al-Burhane a réaffirmé qu’il n’y aurait ni négociation ni dialogue avec ceux qu’il qualifie de soutiens des milices. Il a ajouté qu’ils détenaient des vidéos impliquant des accusés enregistrant des déclarations pour la radio et la télévision afin de proclamer la prise de pouvoir. »Nous combattrons les forces de soutien rapide jusqu’au dernier soldat de l’armée », a-t-il déclaré, tandis que le Conseil de souveraineté transitoire partageait sur les réseaux sociaux des images de la visite d’al-Burhane à Managil.
Visite aux Blessés
Des sources locales soudanaises ont rapporté hier que les forces de soutien rapide avaient bombardé plusieurs zones de la ville d’El Fasher, dans le nord du Darfour. Selon ces sources, les forces ont utilisé des drones, de l’artillerie lourde et des lance-roquettes pour cibler plusieurs quartiers, notamment « Awlad al-Rif » et les environs de l’aéroport international d’El Fasher. Les opérations militaires à El Fasher, accompagnées de ces bombardements, ont entraîné des morts et des blessés ainsi qu’une nouvelle vague de déplacements vers des villages et hameaux des contreforts orientaux de « Jebel Marra » à l’ouest d’El Fasher.
Attaques à El Fasher
Le Conseil de souveraineté transitoire du Soudan a accusé les forces de soutien rapide de commettre un massacre contre les civils dans le village de « Wad al-Noura », dans l’État de Gezira, au centre du pays. Les « Comités de résistance soudanais » de Wad Madani, également dans le centre, ont indiqué que le nombre de morts à Wad al-Noura pourrait atteindre 100 personnes. Des rapports de presse soudanais ont également fait état de plus de 200 personnes tuées lors de l’attaque des forces de soutien rapide sur le village, avec des vidéos circulant sur les réseaux sociaux démontrant les atrocités commises contre les civils. Des images satellitaires capturées entre le 4 et le 26 mai ont révélé une destruction massive dans deux villages situés au nord de la ville d’El Fasher, montrant les dégâts causés aux zones résidentielles par des incendies déclenchés par les combats entre l’armée soudanaise et les forces de soutien rapide. Ces villages se trouvent à environ 5 kilomètres du camp de déplacés d’Abu Shouk, au nord d’El Fasher, une zone hébergeant des centaines de milliers de déplacés internes depuis le début du conflit.
Accusations et Enquêtes
![Images satellites révélant des destructions massives dues aux incendies dans deux villages près d’El Fasher (Planet Labs)](https://aljazeera.net/wp-content/uploads/2024/06/00-3-1717690042.png?w=770&resize=770%2C513)
En réaction à cette escalade de la violence au Soudan, la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies a appelé à une enquête approfondie sur les événements de « Wad al-Noura » et à la responsabilité des coupables. Tigerei Chagawa, directeur régional de l’Organisation Amnesty International pour l’Est et le Sud de l’Afrique, a exhorté les Nations Unies et l’Union africaine à agir de toute urgence pour empêcher de nouvelles atrocités de masse à El Fasher, où les civils sont pris au piège et subissent de lourdes pertes. De son côté, l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme a insisté sur la nécessité de mettre fin à ce qu’il appelle l’inaction internationale persistante face aux atrocités et massacres quotidiens au Soudan, et d’arrêter immédiatement le conflit sanglant dans le pays, qui a causé de terribles pertes humaines et l’un des plus grands déplacements internes au monde, selon l’ONU.
Appels à la Responsabilité
> « #soudan | Il faut mettre fin à l’inaction internationale face aux atrocités quotidiennes » – Observatoire euro-méditerranéen (@EuroMedHR) [6 juin 2024](https://twitter.com/EuroMedHRAr/status/1798658004637872393)