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# La Cour constitutionnelle retire à Erdogan le pouvoir sur la banque
La Cour constitutionnelle turque a retiré au président Recep Tayyip Erdogan le pouvoir de révoquer le gouverneur de la banque centrale avant la fin de son mandat. Cette décision pourrait ouvrir la voie à une stabilité accrue après des années de changements politiques.
Décision historique de la Cour constitutionnelle
Selon une décision publiée aujourd’hui mardi dans le journal officiel en Turquie, la Cour constitutionnelle a annulé un décret-loi émis par Erdogan en 2018. Ce décret permettait au président de nommer et de révoquer le gouverneur de la banque centrale et ses adjoints. La cour a déclaré que cette question doit être réglementée par la loi, et que la décision entrera en vigueur dans les 12 mois, laissant au parlement le temps de promulguer une loi pendant cette période.
Le décret de 2018 annulé
Les répercussions des changements fréquents de gouverneur
Erdogan a nommé le gouverneur actuel, Fatih Karahan, en février dernier, succédant à Hafize Gaye Erkan, qui a démissionné le même mois. Karahan a maintenu une politique de resserrement monétaire stricte, initiée en juin de l’année dernière dans le cadre d’un changement radical de politique.
Un changement de cap avec le gouverneur actuel
Selon Mehmet Kolop, économiste à l’Université Yıldırım Beyazıt à Ankara, les révocations des gouverneurs de la banque centrale étaient dues à leur conflit avec la vision d’Erdogan. Erdogan considère les taux d’intérêt élevés comme un obstacle à sa vision de croissance économique. D’après l’analyste turc Yusuf Katipoglu, la constitution actuelle accorde au président le droit de révoquer le gouverneur de la banque centrale lorsque celui-ci s’éloigne de la politique économique générale établie par le pays pour ajuster sa politique monétaire en fonction du plan global de l’Etat.
Les raisons derrière les révocations de gouverneurs