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# L’Iran menace de réagir si l’AIEA la condamne
L’Iran a menacé de répondre si le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) adoptait une nouvelle résolution de condamnation à son encontre. Cette résolution a été proposée par trois pays européens malgré les réserves des États-Unis.
Introduction
Selon l’agence de presse Fars, Mohammad Eslami, le chef de l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran, a déclaré : « En cas de décision contre l’Iran par le Conseil des gouverneurs et si des pressions politiques sont exercées, nous répondrons comme nous l’avons déjà communiqué. » Eslami a ajouté que, selon l’accord nucléaire de 2015 signé avec les grandes puissances, « si les autres parties ne respectent pas leurs engagements, l’Iran a le droit de réduire ses propres engagements de manière réciproque, et nous sommes actuellement dans cette phase de réduction. »
Déclaration de Mohammad Eslami
Hier, les Britanniques, les Français et les Allemands ont proposé un projet de résolution au Conseil des gouverneurs condamnant l’Iran pour son manque de coopération avec l’AIEA et exigeant plus de responsabilité quant à son programme nucléaire. Ces puissances européennes avaient suspendu leurs plans pour condamner l’Iran lors de la réunion semestrielle du conseil en mars dernier, faute de soutien de Washington.
Proposition de résolution européenne
La présidence française a déclaré dans un communiqué que Paris et ses partenaires augmenteraient la pression sur l’Iran pour s’assurer qu’elle respecte ses engagements internationaux. Cette déclaration est intervenue après un appel téléphonique entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Ce communiqué a été publié quelques heures après que les puissances européennes ont soumis leur résolution de demande de condamnation de l’Iran par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA. Le président Macron a exprimé sa profonde inquiétude concernant l’évolution du programme nucléaire iranien. « La France exercera, en coordination avec ses partenaires internationaux, des pressions afin que le régime iranien respecte ses engagements internationaux, » pouvait-on lire dans le communiqué. Selon des diplomates, Washington nie entraver les efforts européens pour tenir l’Iran responsable, mais craint qu’une telle démarche n’exacerbe les tensions au Moyen-Orient, alors que les États-Unis se préparent pour les élections présidentielles prévues en novembre prochain.
Réaction de la présidence française
Le Conseil des gouverneurs de l’AIEA n’a pas adopté de résolution critiquant l’Iran depuis novembre 2022, lorsque Téhéran avait réagi en augmentant l’enrichissement d’uranium. Pour rappel, l’Iran a relégué la plupart de ses engagements visant à restreindre ses activités nucléaires, engagements pris lors de son accord historique de 2015 avec les grandes puissances, après le retrait des États-Unis sous la présidence de Donald Trump en 2018 et la réimposition de sévères sanctions sur le pays. Les relations entre l’Iran et l’AIEA traversent des tensions récurrentes depuis l’effondrement de l’accord. Jusqu’à maintenant, toutes les tentatives de médiation de l’Union Européenne pour relancer l’accord ont échoué.
Contexte et implications