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Les partis d’opposition géorgiens se sont engagés à former une coalition « pro-européenne » suite à l’entrée en vigueur de la loi controversée sur l’« influence étrangère ». Le président du Parlement géorgien a approuvé la législation lundi, signifiant que la loi, qui a provoqué une crise politique dans ce pays du Caucase du Sud ces dernières semaines et attiré des critiques virulentes de ses alliés occidentaux, est désormais en vigueur.
L’opposition géorgienne prépare une coalition contre la loi controversée
Les détracteurs de la loi, parmi lesquels la Présidente Salome Zourabichvili, estiment qu’elle compromet les ambitions de la Géorgie de rejoindre l’Union européenne. Ils insistent sur le fait que le parti au pouvoir, le Rêve Géorgien, cherche à rapprocher le pays de la Russie. De grandes manifestations ont appelé à l’abandon du projet de loi, et l’UE ainsi que les États-Unis l’ont également condamné. Cependant, le président du Parlement, Shalva Papuashvili, a promulgué la loi lundi après que le Parlement a voté la semaine passée pour surmonter le veto du président, qui était en grande partie symbolique.
Critiques et réactions
La question devrait continuer d’accentuer la polarisation en Géorgie. Le même jour, l’agence de presse AFP a rapporté que Zourabichvili avait convaincu la plupart des partis d’opposition de signer une charte politique pro-européenne. À l’approche des élections parlementaires prévues pour le 26 octobre, les partis se sont mis d’accord pour poursuivre des réformes électorales, judiciaires et des forces de l’ordre d’envergure par le biais d’un gouvernement multipartite intérimaire, s’ils obtiennent suffisamment de sièges au Parlement pour commander une majorité. Le plan inclurait l’abrogation de la loi sur l’« influence étrangère » et plusieurs autres lois que l’opposition estime être « préjudiciables au parcours européen de la Géorgie ». Des élections anticipées seraient ensuite organisées l’année prochaine, selon les groupes.
Polarisation croissante
La législation, que les critiques disent ressembler à la loi russe utilisée pour écraser la dissidence, oblige les organisations recevant plus de 20 % de leurs fonds de l’étranger à s’enregistrer comme « agents d’influence étrangère », et introduit des amendes pour les violations ainsi que des exigences de divulgation lourdes. Un groupe d’ONG géorgiennes a déclaré qu’il contesterait la législation devant la cour constitutionnelle et prépare une soumission à la Cour européenne des droits de l’homme. Des centaines d’ONG ont également promis qu’elles désobéiraient à la nouvelle loi et s’aideraient mutuellement à payer les amendes.
Lois controversées et opposition des ONG
Les opposants au projet de loi organisent depuis plus d’un mois certaines des plus grandes manifestations en Géorgie depuis l’indépendance de Moscou en 1991, alors que l’Union soviétique s’effondrait. Parmi les partis ayant signé l’engagement de coopérer figure la principale force d’opposition du pays, le mouvement national uni, fervemment pro-occidental. « Les électeurs géorgiens attendent de l’opposition qu’elle fasse preuve d’unité à l’approche des élections », a déclaré l’un de ses dirigeants, Tina Bokuchava, à l’AFP. La Russie est impopulaire parmi de nombreux Géorgiens en raison de son soutien aux régions séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud, l’opinion publique soutenant largement l’adhésion à l’UE et à l’OTAN. La Russie a vaincu la Géorgie en une guerre de cinq jours en 2008. Washington a menacé de sanctionner les responsables géorgiens qui ont voté pour le projet de loi. Le gouvernement géorgien a accusé les pays occidentaux de chantage et a déclaré que la loi est nécessaire pour les empêcher de traîner la Géorgie dans une autre guerre avec la Russie.
Manifestations et unité de l’opposition