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Diagnostic Précoce de la Maladie d’Alzheimer: Tests et Étapes Essentielles
Un diagnostic précoce suivi par la mise en place d’un traitement augmente les chances de ralentir l’évolution de la maladie d’Alzheimer. Toutefois, la difficulté réside dans la distinction entre un banal trou de mémoire et les premiers symptômes de la maladie.
Comment se déclenche la maladie d’Alzheimer ? Quels sont les premiers symptômes ?
La nature de l’oubli est différente. Au début de la maladie, les patients oublient ce qui s’est passé récemment, par exemple un anniversaire qu’ils n’avaient jamais oublié, explique la Dre Bénédicte Defontaines, neurologue et directrice du Réseau Mémoire Aloïs, basé en Île-de-France. Là où une personne « normale » retrouverait rapidement l’information, un malade d’Alzheimer est incapable de s’en souvenir.
L’hippocampe est la première zone touchée par la maladie d’Alzheimer. Cette zone cérébrale sert d’entonnoir par où convergent toutes les informations nouvelles. C’est pourquoi la mémoire immédiate est affectée en premier, alors que les souvenirs anciens et les automatismes restent intacts plus longtemps. Malheureusement, la progression des lésions cérébrales reste inexorable.
Les troubles de la mémoire ne sont pas les seuls signes annonciateurs de la maladie d’Alzheimer. Trois autres types de symptômes peuvent également survenir, parfois avant les troubles de la mémoire ou en même temps : les troubles du langage, la désorientation et le changement de comportement, selon la Dre Maï Panchal, directrice générale et scientifique de la Fondation Vaincre Alzheimer.
Les Tests Diagnostiques pour Détecter la Maladie d’Alzheimer
Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer nécessite un bilan complet des capacités cognitives de la personne. Il n’existe pas de test « rapide » pour cette maladie.
1ère étape : Un Examen Clinique et des Tests Simples chez le Médecin Généraliste
« Le médecin généraliste est le premier professionnel de santé à consulter en cas de doute. Il réalise un examen clinique, une évaluation grâce à des tests simples et éventuellement des examens complémentaires », explique l’association France Alzheimer.
Si les symptômes pourraient s’expliquer par une maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée, le médecin généraliste oriente vers un spécialiste ou une consultation mémoire où seront réalisés des examens complémentaires.
2ème étape : Un Bilan Neuropsychologique, une Prise de Sang, une IRM, etc.
- Pour évaluer les performances cognitives du patient (mémoire, langage, compréhension…), on effectue un bilan neuropsychologique (série de tests sous forme de questions ou de tâches simples à accomplir).
- Pour déceler d’éventuels problèmes neurologiques, on réalise un examen neurologique qui consiste à demander au patient de réaliser des mouvements et des tests corporels et faciaux.
- On effectue un bilan sanguin pour s’assurer que le patient n’est pas atteint d’une autre maladie organique ou d’une autre affection du cerveau ou du système nerveux.
- On propose généralement une IRM (imagerie par résonance magnétique) pour mettre en évidence des diminutions de volume dans certaines parties du cerveau et s’assurer qu’il n’existe pas d’autres maladies.
En cas de maladie confirmée, le médecin généraliste et le spécialiste orientent le patient vers les dispositifs existants, l’informent sur la maladie et l’aident à construire un parcours de soins adapté.
Le Névrosisme et ses Liens avec la Maladie d’Alzheimer
Une nouvelle étude a révélé que les changements dans le cerveau associés à Alzheimer sont souvent visibles dès le début chez les personnes présentant des traits de personnalité associés à la maladie. L’étude s’est concentrée sur deux traits liés au risque de démence : le névrosisme, une prédisposition aux émotions négatives, et la tendance à être prudent, organisé, orienté vers un but et responsable.
Les chercheurs ont combiné les données de la _Baltimore Longitudinal Study of Aging_ et celles d’une méta-analyse sur le lien entre la personnalité et Alzheimer. Ils ont constaté que les participants ayant obtenu des scores plus élevés en névrosisme étaient plus susceptibles de présenter les deux types de lésions observés dans le cerveau des malades : des agrégats de peptide bêta-amyloïde et une dégénérescence neurofibrillaire. L’équipe estime que ces résultats suggèrent que la personnalité peut aider à protéger contre la maladie d’Alzheimer et d’autres maladies neurologiques.
Comment Prévenir la Maladie d’Alzheimer ?
La Dre Sophie Gillette, responsable de la recherche au Gérontopôle de Toulouse, nous livre ses recommandations pour prévenir la maladie d’Alzheimer.
- Stimuler sa mémoire : Mener une vie riche et variée sur les plans intellectuel et social aide à retarder l’apparition de la maladie. Les vertus antioxydantes du ginkgo biloba étaient supposées ralentir le déclin cognitif, mais une étude américaine sur 3 000 personnes a démontré le contraire.
- Manger moins gras, moins sucré : Une alimentation riche en oméga-3 (poissons gras) est favorable. Il faut aussi contrôler ses facteurs de risque cardiovasculaire (hypertension artérielle, cholestérol, diabète), grâce à un régime moins gras et moins sucré.
- Avoir une activité physique : Marcher au moins trente minutes par jour contribue au bon fonctionnement vasculaire, favorisant ainsi une bonne mémoire.
Apprendre à gérer son stress, prendre soin de son sommeil et maintenir des liens sociaux font également partie des comportements qui peuvent prévenir l’apparition de la maladie d’Alzheimer.
Des Taux Élevés de Certaines Protéines Associés à une Future Démence ?
Selon une étude publiée en 2021 par des chercheurs de la _Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health_, le développement de la démence est associé à des taux sanguins anormaux de dizaines de protéines jusqu’à cinq ans avant l’apparition des symptômes. Certaines de ces protéines étaient jusqu’alors inconnues pour leur lien avec la démence, ouvrant potentiellement la voie à de nouvelles cibles de thérapies préventives.
Grâce à cette recherche, les scientifiques ont lié des taux sanguins anormaux de 38 protéines à des risques plus élevés de développer Alzheimer dans les cinq ans. Parmi elles, 16 semblaient pouvoir prédire le risque d’Alzheimer jusqu’à deux décennies à l’avance. Ces conclusions ont été publiées dans _Nature Aging_.