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Bourreaux israéliens avides d’atrocités : sombre vérité dévoilée
Courez, demandent les Israéliens, courez pour sauver votre vie. Courez de Rafah comme vous avez couru de la ville de Gaza, comme vous avez couru de Jabaliya, et comme vous avez couru de Deir al-Balah, comme vous avez couru de Beit Hanoun, comme vous avez couru de Bani Suheila, comme vous avez couru de Khan Younès.
Courez sinon nous vous tuerons. Nous larguerons des bombes anti-abris pesant 2000 livres sur vos tentes. Nous vous arroserons de balles depuis nos drones équipés de mitrailleuses. Nous vous frapperons avec des obus d’artillerie et des chars. Nous vous tuerons avec des snipers. Nous détruirons vos tentes, camps de réfugiés, villes, villages, maisons, écoles, hôpitaux et stations d’épuration d’eau. Nous ferons pleuvoir la mort du ciel.
Négation de l’autre
Courez pour sauver votre vie. Encore et encore. Rassemblez les quelques effets insignifiants qui vous restent: des couvertures, quelques casseroles, quelques vêtements. Peu nous importe votre fatigue, votre faim, votre terreur, votre maladie, votre âge ou votre jeunesse. Courez… courez… courez. Et lorsque vous fuirez de terreur vers une partie de Gaza, nous vous ferons rebrousser chemin vers une autre partie… Vous serez pris au piège dans un labyrinthe de mort… allant et venant, de haut en bas… puis nous vous expulserons pour que vous ne puissiez jamais revenir, ou nous vous tuerons.
Que le monde condamne notre génocide. Qu’est-ce que cela nous importe? Les milliards d’aides militaires affluent sans restriction de notre allié américain: avions de combat, obus d’artillerie, chars, bombes, approvisionnements sans fin. Nous tuons des enfants par milliers, nous tuons des femmes et des personnes âgées par milliers… Les malades et les blessés meurent sans médicaments ni hôpitaux… Nous empoisonnons l’eau… Nous avons coupé la nourriture pour vous affamer, nous avons créé cet enfer. Nous sommes les maîtres, la loi, le code de conduite.
Nous vous humiliions… Nous vous terrorisons… Nous jouissions de votre peur… Nous nous délectons de vos tentatives vouées à l’échec de survie… Vous n’êtes pas humain… Nous satisfaisons notre soif de domination. Regardez nos publications sur les réseaux sociaux… L’une d’elles montre des soldats souriant dans une maison palestinienne avec les propriétaires ligotés et les yeux bandés en arrière-plan… Nous pillons les tapis, les cosmétiques, les motos, les bijoux, les montres, l’argent. L’or. Les reliques. Nous nous moquons de votre misère, nous encourageons votre mort, nous célébrons notre religion, notre nation et notre supériorité en niant et effaçant la vôtre.
Notre corruption est morale. Nos atrocités sont notre héroïsme. Le génocide est notre rédemption.
Pas de contraintes légales
A Tel-Aviv, Jérusalem, Haïfa, Netanya, Ramat Gan et Peta’h Tikva, qui sommes-nous? Des plongeurs, des mécaniciens, des ouvriers d’usine, des percepteurs d’impôts, des chauffeurs de taxi, des éboueurs, des employés de bureau, mais à Gaza, nous sommes des semi-dieux. Nous pouvons tuer un Palestinien en sous-vêtements, agenouillé, suppliant pour sa vie avec les mains liées derrière son dos. Nous pouvons le faire avec des enfants de 12 ans et des hommes de plus de 70 ans.
Aucune contrainte légale, aucune loi morale, il n’y a que l’ivresse enivrante de réclamer des formes toujours plus grandes de soumission, plus d’humiliation.
Nous ne pouvons peut-être pas nous sentir importants en Entité sioniste, mais ici, à Gaza, nous sommes des King Kong, des petits tyrans sur un petit trône. Nous marchons à travers les ruines de Gaza, entourés par la force des armes industrielles, capables en un instant de réduire en poussière des blocs d’habitation et des quartiers entiers, et nous disons, comme Vishnu : « Maintenant, je suis devenu la mort, le destructeur des mondes. »
Mais nous ne nous contentons pas simplement de tuer. Nous voulons que les morts-vivants vénèrent notre divinité.
C’est le jeu qui se joue à Gaza. C’était le jeu joué pendant la sale guerre en Argentine lorsque la junte militaire a « disparu » 30 000 de ses citoyens. Les « disparus » ont été torturés, humiliés, puis tués. C’était aussi le jeu joué dans les centres de torture secrets et les prisons au Salvador et en Irak. C’est ce qui a marqué la guerre en Bosnie dans les camps de concentration serbes.
Cette maladie de l’âme qui broie traverse tout ce que nous faisons à Gaza. Elle s’empare de chaque crime, de chaque mot sorti de nos bouches. Nous, les vainqueurs, sommes magnifiques. Et les Palestiniens ne sont rien, ils seront oubliés.
La ligne rouge de « Biden »
Le journaliste israélien Yinon Magal a plaisanté dans l’émission « HaPatriots » sur la chaîne israélienne 14, en disant que la ligne rouge de Joe Biden est de tuer 30 000 Palestiniens. Le chanteur Kobi Peretz a demandé si c’était le nombre de morts par jour. Les applaudissements et les rires ont éclaté dans le public.
Nous plaçons des boîtes « piégées » ressemblant à des boîtes de nourriture dans les décombres. Les Palestiniens affamés se blessent ou meurent en les ouvrant. Nous diffusons des cris de femmes et d’enfants en pleurs depuis des hélicoptères pour attirer les Palestiniens afin de les abattre. Nous annonçons des points de distribution de nourriture, puis utilisons l’artillerie et les snipers pour effectuer des massacres.
Nous sommes l’orchestre de cette danse de la mort.
Analogie avec une fiction de Joseph Conrad
Dans la nouvelle de Joseph Conrad « Un Avant-poste du Progrès », il parle de deux commerçants européens, Carlier et Kayerts, envoyés dans un avant-poste commercial au Congo. En vue de répandre la civilisation en Afrique, mais l’ennui et l’absence de contraintes transforment rapidement les deux hommes en monstres. Ils faisaient le commerce d’esclaves contre de l’ivoire. Ils se querellent à cause de la diminution des réserves alimentaires. Kayerts tire sur son compagnon non armé Carlier et le tue.
Conrad écrit à propos de Kayerts et Carlier: « Ils étaient des personnes insignifiantes totalement incapables: leur existence ne devenait possible que par l’organisation avancée des masses civilisées. Peu de gens réalisent que leur vie, le fondement de leur caractère, leurs capacités et leur courage ne sont que l’expression de leur foi dans la sécurité de leur environnement. Le courage, la maîtrise de soi, la confiance; les sentiments et les principes; chaque grande pensée, chaque pensée futile n’appartient pas à l’individu mais au groupe; à la communauté qui croit aveuglément en la puissance irrépressible de ses institutions et de sa moralité, en l’autorité de sa police et de son opinion. Mais le contact avec la sauvagerie pure et non déguisée, avec la nature primitive et l’homme primitif, provoque une perturbation soudaine et profonde au cœur… à la sensation d’être seul de son espèce… à la conscience claire de l’isolement de ses pensées, l’isolement de ses sensations. »
Rafah est le prix à la fin de la route. Rafah est le grand champ de la mort où nous massacrerons les Palestiniens à une échelle inédite dans ce génocide. Regardez-nous. Ce sera un rituel sanglant de mort et de destruction. Ce sera une histoire de barbarie racontée. Personne ne nous arrêtera. Nous tuons dans des accès d’excitation. Nous sommes des dieux.