# Les étudiants français enflammés par l’anniversaire de la Nakba
## Paris –
Malgré la répression continue des voix soutenant la Palestine et défendant les droits des habitants de la bande de Gaza, des étudiants de différentes universités à Paris ont insisté pour se rassembler à la place de la Sorbonne hier soir, avant de se diriger vers la place de la République.
La Coordination des universités contre le colonialisme en Palestine avait appelé à une journée de mobilisation dans les universités françaises, principalement à l’Université de la Sorbonne et à Sciences Po, pour commémorer la Nakba et demander la fin de la complicité avec le génocide à Gaza et l’arrêt de la criminalisation de la solidarité avec la Palestine.
Les étudiants rassemblés ont appelé à manifester en solidarité avec le peuple palestinien, brandissant des drapeaux et des pancartes réclamant un cessez-le-feu et la libération de la Palestine de l’occupation israélienne. Ils portaient le keffieh palestinien et scandaient des slogans tels que « Étudiants de Paris avec Gaza » et « La Nakba n’a jamais pris fin ».
![Mouvement de protestation organisé par des étudiants de différentes universités à Paris et les attaques subies par des étudiants dans une autre université en banlieue parisienne.](https://aljazeera.net/wp-content/uploads/2024/05/%D8%A7%D9%84%D8%B5%D9%88%D8%B1%D8%A9-12-1715837242.jpg?w=770&resize=770%2C513)
Mouvement de protestation organisé par des étudiants de différentes universités à Paris en soutien à Gaza et à la Palestine (Al Jazeera)
## Conduite de la solidarité
Les manifestants ont également dénoncé l’arrestation de 86 étudiants par la police, condamnant le ciblage de toutes personnes soutenant la cause palestinienne et le boycott académique de l’Entité sioniste.
L’ancien prisonnier palestinien et avocat des droits de l’homme, Salah Hamouri, a salué le mouvement étudiant présent dans plusieurs universités françaises.
![Mouvement de protestation organisé par des étudiants de différentes universités à Paris et les attaques subies par des étudiants dans une autre université en banlieue parisienne.](https://aljazeera.net/wp-content/uploads/2024/05/%D8%A7%D9%84%D8%B5%D9%88%D8%B1%D8%A9-6-1715837159.jpg?w=770&resize=770%2C513)
Hamouri a affirmé que les étudiants portent la responsabilité de mener la solidarité avec Gaza et la Palestine (Al Jazeera)
Hamouri a déclaré que ces étudiants portent la responsabilité de conduire la solidarité palestinienne et de rappeler que ce qui se passe aujourd’hui en termes de génocide du peuple palestinien a commencé bien avant le 7 octobre dernier, remontant à 1948.
Il a ajouté que la détention des étudiants fait partie de l’intimidation continue de tout ce qui est palestinien, faisant partie de la politique et de l’alliance solide entre Entité sioniste et le gouvernement français ainsi que d’autres pays européens.
Pour l’avocat palestinien, l’objectif de l’occupation de déporter les habitants de la bande de Gaza de leurs terres est un signe d’un plan futur qui inclura la Cisjordanie, Jérusalem et l’intérieur palestinien (Palestiniens de 48), soulignant ainsi l’importance de maintenir le projet de résistance.
![Mouvement de protestation organisé par des étudiants de différentes universités à Paris et les attaques subies par des étudiants dans une autre université en banlieue parisienne.](https://aljazeera.net/wp-content/uploads/2024/05/%D8%A7%D9%84%D8%B5%D9%88%D8%B1%D8%A9-10-1715837202.jpg?w=770&resize=770%2C513)
Manifestation organisée par des étudiants sur la place de la Sorbonne à Paris en solidarité avec la Palestine (Al Jazeera)
## Solidarité totale
Malgré les fortes pluies, des membres du principal syndicat ouvrier de France, la CGT, et des employés de la Société Nationale des Chemins de fer Français (SNCF) ont participé pour exprimer leur solidarité totale avec le mouvement étudiant, avant de rejoindre des centaines d’autres manifestants sur la place de la République.
En banlieue parisienne, la situation n’était pas plus calme. Des étudiants ont « occupé » le bâtiment de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) sur le campus Condorcet dans la région d’Aubervilliers depuis lundi matin.
![Affrontement entre la police française et les étudiants sur le campus de l’EHESS pour disperser leur rassemblement.](https://aljazeera.net/wp-content/uploads/2024/05/13-1715836952.jpg?w=770&resize=770%2C513)
Affrontement entre la police française et les étudiants sur le campus de l’EHESS pour disperser leur rassemblement (Al Jazeera)
Des étudiants ont déclaré à Al Jazeera qu’ils n’ont pas reçu de réponse favorable à leurs demandes de la part de l’administration, qui incluait l’arrêt de la coopération académique avec les universités israéliennes et une déclaration publique prenant position sur la situation en Palestine et la répression du mouvement de soutien au peuple palestinien. Au lieu de cela, l’administration a appelé la police pour disperser le sit-in.
Une étudiante, qui a préféré rester anonyme, a déclaré que 10 camions de police anti-émeute s’étaient déployés le long de la rue Proudhon, à l’extérieur de l’école. Elle a ajouté qu’ils ont demandé à la vice-présidente de l’établissement, présente dans le bâtiment, de descendre et de parler avec eux pour expliquer ce qui se passait, mais elle ne l’a pas fait et a soutenu l’intervention policière.
![Une étudiante brandissant une pancarte sur laquelle est écrit: « Finissez le colonialisme.. Libérez la Palestine »](https://aljazeera.net/wp-content/uploads/2024/05/%D8%A7%D9%84%D8%B5%D9%88%D8%B1%D8%A9-1-1715837092.jpg?w=770&resize=770%2C513)
Une étudiante brandissant une pancarte sur laquelle est écrit : « Finissez le colonialisme.. Libérez la Palestine » (Al Jazeera)
## Durcissement du ton
Dans une déclaration des étudiants, ils ont affirmé : « Dans le cadre du mouvement étudiant international, nous apportons notre soutien aux Palestiniens. C’est pourquoi nous avons occupé le bâtiment de l’EHESS. Nous avons travaillé pendant six mois pour obtenir une réponse à nos demandes, mais nous faisons face au silence de l’administration. »
Selon le même communiqué, « dans la continuité de la mobilisation de Sciences Po, de l’université de la Sorbonne et du lycée Maurice Genevoix, les étudiants ont décidé de durcir leur ton face au manque de dialogue. »
Ils demandent des mesures concrètes concernant l’appel à la police anti-terroriste contre les étudiants, ils condamnent la violence policière de plus en plus fréquente contre les étudiants et les militants, et ils dénoncent la criminalisation des positions en faveur de la cause palestinienne.