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# Attaque à Rafah menace l’accord de Camp David selon USA et Russie
Les journaux américains « Wall Street Journal » et russes « Nezavisimaya Gazeta » rapportent que les relations entre l’Égypte et Entité sioniste subissent leur menace la plus grave depuis la signature des Accords de Camp David il y a 45 ans. Le « Wall Street Journal » indique que l’attaque de Rafah nuit à la paix entre l’Égypte et Entité sioniste. Le Caire envisagerait de réduire ses relations diplomatiques avec Entité sioniste et prévoit de rejoindre une affaire devant la Cour internationale de Justice accusant Entité sioniste de génocide.
Relations égypto-israéliennes sous tension
Le journal précise que l’attaque israélienne à Rafah menace de remettre en question les Accords de Camp David, « crucials pour la sécurité nationale israélienne et égyptienne ». De plus, l’Égypte a refusé de rouvrir ses frontières avec Gaza après la prise du côté palestinien du passage par les forces israéliennes. De son côté, la « Nezavisimaya Gazeta » russe rapporte que l’Égypte a décidé de réduire ses communications avec Entité sioniste en raison de l’intention certaine du gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de mener une opération terrestre dans la ville de Rafah, située à la frontière avec l’Égypte.
Réaction égyptienne à l’attaque
Selon Igor Sobotin, journaliste de « Nezavisimaya Gazeta », Le Caire considère que les actions offensives mettent en péril le traité de paix avec Entité sioniste et a annulé les réunions prévues avec Tel Aviv. Cette crise diplomatique découle de l’inquiétude du Caire face à la possibilité d’une intensification des opérations militaires israéliennes le long de la frontière égyptienne. En signe de désaccord, l’Égypte envisage de se joindre à une plainte contre Entité sioniste déposée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de Justice. Le ministère égyptien des Affaires étrangères justifie cette décision en dénonçant la « gradualité et la brutalité de l’agression israélienne ».
Conséquences diplomatiques
Le gouvernement égyptien accuse les autorités israéliennes de commettre des « violations systématiques des droits du peuple palestinien », incluant des attaques contre des civils et la destruction des infrastructures à Gaza, ainsi que des préparatifs pour forcer les Palestiniens à migrer, entraînant une crise humanitaire sans précédent. Malgré cela, le ministre des Affaires étrangères égyptien, Sameh Shoukry, a réaffirmé l’engagement de l’Égypte envers le traité de paix avec Entité sioniste, décrivant les Accords de Camp David comme une décision stratégique prise il y a plus de 40 ans pour maintenir la sécurité et la paix dans la région.
Impact humanitaire
Le journal cite Anouar el-Sadate, neveu du défunt président égyptien portant le même nom, qui décrit le conflit actuel comme la pire crise bilatérale depuis la signature des Accords de Camp David en 1979. Ancien membre du parlement égyptien, il évoque un déficit de confiance et une sorte de méfiance mutuelle de part et d’autre. »Wall Street Journal » rapporte également que des responsables égyptiens affirment que la confrontation actuelle avec Entité sioniste a commencé lorsque ce dernier a informé l’Égypte « à peine quelques heures » avant le début de l’opération militaire la semaine dernière, au cours de laquelle l’armée israélienne a pris le contrôle du côté palestinien du passage de Rafah.
La pire crise bilatérale depuis 1979
![Forces israéliennes prenant le contrôle du passage de Rafah du côté palestinien et levant le drapeau israélien](https://aljazeera.net/wp-content/uploads/2024/05/GM8yI3FXYAABx24-1715057804.jpg?w=770&resize=770%2C433)
Forces israéliennes prenant le contrôle du passage de Rafah du côté palestinien et levant le drapeau israélien (Médias sociaux)
Le journal indique qu’Entité sioniste avait informé l’Égypte de ses plans concernant Rafah, assurant que le passage de Rafah, point d’entrée principal pour l’aide humanitaire à Gaza, ne serait pas affecté et que les Palestiniens auraient « des semaines pour évacuer la région en toute sécurité », mais Entité sioniste n’a pas respecté cet engagement. Ni l’armée israélienne ni le ministère des Affaires étrangères israélien n’ont souhaité commenter. Netanyahu a déclaré que le contrôle du passage de Rafah était essentiel pour arrêter la contrebande opérée par le mouvement de résistance islamique Hamas.
Non-respect des engagements
Selon le journal, un responsable égyptien a déclaré qu’il n’y avait actuellement aucun plan pour suspendre les relations ou abolir les Accords de Camp David, « mais tant que les forces israéliennes resteront au passage de Rafah, l’Égypte n’enverra pas un seul camion à Gaza ». L’opération à Rafah a exacerbé une « relation déjà extrêmement tendue » entre l’Égypte et Entité sioniste. L’Égypte est un médiateur clé dans les négociations indirectes entre le Hamas et Entité sioniste. Le journal souligne que la guerre à Gaza a entraîné des pressions économiques et politiques sur l’Égypte, ainsi que des craintes de migration massive des Palestiniens vers l’Égypte. De plus, la prise de contrôle du passage de Rafah par Entité sioniste a affaibli l’influence de l’Égypte sur le Hamas et supprimé le principal moyen pour l’Égypte de montrer sa solidarité avec les Palestiniens, particulièrement en empêchant l’entrée de l’aide à Gaza, ce qui est très préjudiciable pour Le Caire.
Risque de suspension