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Découverte de cellules dans notre corps luttant contre l’obésité
Des chercheurs ont découvert un ensemble de cellules dans les tissus adipeux entourant l’abdomen qui empêchent la formation de graisse. Cette découverte offre une nouvelle perspective sur le processus d’accumulation des graisses et pourrait avoir des répercussions significatives sur la manière de gérer l’obésité.
La recherche menée par le professeur Bart Deplancke de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) en Suisse a été publiée le 9 mai dans la revue Cell Metabolism et relayée par le site EurekAlert.
Comprendre comment se multiplient les tissus adipeux et quelle est leur fonction est crucial pour saisir les mécanismes de l’obésité et les problèmes métaboliques associés. Les tissus adipeux, ou graisses corporelles, se comportent différemment selon leur localisation dans le corps.
Les tissus adipeux de l’abdomen
Par exemple, l’omentum, un grand tissu adipeux semblable à un tablier, pend de l’estomac et recouvre les organes situés dans le péritoine, tels que l’estomac et les intestins. Ce tissu ne se contente pas de stocker des graisses, il joue également un rôle dans la régulation de l’immunité et la régénération des tissus.
L’omentum est lié à la forme corporelle en « pomme », qui apparaît lorsque ce réservoir de graisse s’élargit considérablement, augmentant ainsi le risque de maladies métaboliques. Cet élargissement n’est pas dû à la formation de nouvelles cellules graisseuses, un processus appelé « adipogenèse », mais principalement à l’expansion des cellules existantes, connue sous le nom d’hypertrophie. Cette hypertrophie peut entraîner une inflammation chronique et une résistance à l’insuline, augmentant les risques de diabète.
Les chercheurs ont utilisé le « séquençage d’ARN » pour analyser les cellules de différents réservoirs de graisses humaines, isolant différentes sous-populations cellulaires et testant leur capacité à se transformer en nouvelles cellules graisseuses.
L’étude a inclus plus de 30 participants pour effectuer une comparaison détaillée entre différents sites de graisses.
Les cellules mésothéliales
Cette méthode a identifié un groupe de cellules dans les tissus adipeux de l’omentum, qui pourraient être la clé pour expliquer leurs propriétés particulières. Ces cellules, appelées cellules mésothéliales, tapissent généralement certaines cavités internes du corps comme une couche protectrice.
Parmi ces cellules mésothéliales, certaines se sont transformées de manière curieuse en cellules mésenchymateuses, lesquelles peuvent évoluer en divers types de cellules, y compris les adipocytes (cellules graisseuses). Cette transition pourrait être un mécanisme essentiel par lequel ces cellules influencent la capacité adipogénique des tissus adipeux de l’omentum.
Mécanisme moléculaire découvert
Selon la chercheuse Radiana Ferrero, « nous avons également découvert au moins en partie le mécanisme moléculaire affectant comment ces nouvelles cellules de l’omentum influencent l’adipogenèse ».
Elle explique : « En particulier, ces cellules montrent des niveaux élevés de la protéine de liaison du facteur de croissance analogue à l’insuline 2 (Insulin-like Growth Factor Binding Protein 2), une protéine connue pour inhiber la formation des cellules graisseuses. Cette protéine est sécrétée dans le microenvironnement des cellules, empêchant ainsi efficacement leur développement en cellules graisseuses matures en influençant des récepteurs spécifiques dans les cellules ».
La chercheuse Pernille Rainer ajoute que les résultats ont des implications profondes pour la compréhension de l’obésité.
Elle souligne que savoir que la graisse de l’omentum possède un mécanisme intégré pour limiter la formation de cellules graisseuses pourrait conduire à de nouveaux traitements qui modifient ce processus naturel. De plus, cette recherche ouvre des possibilités de thérapies ciblées pouvant ajuster le comportement des réservoirs de graisses.