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Peur et exode à Rafah, le déplacement est à craindre
À Gaza, parmi une atmosphère empreinte de peur, la famille d’Abd Rabo a rassemblé en hâte l’essentiel de ses biens, évacuant sa maison dans l’est de la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, où elle avait trouvé refuge depuis plusieurs mois après avoir fui sa maison dans la ville de Jabalia, au nord de la bande de Gaza.
Cette famille, ainsi que d’autres habitants et déplacés des quartiers de Shoka, de Salam, de Jnina, de Zaraa et de Bayuk, ont reçu des appels téléphoniques et des tracts, émanant de l’armée d’occupation, les enjoignant à évacuer immédiatement vers ce qu’ils ont appelé la « zone humanitaire élargie » dans les environs de la région de Mawassi, adjacente à la côte.
Évacuation dans l’est de Rafah
En début de matinée ce lundi, l’armée d’occupation a annoncé l’évacuation des habitants des zones est de Rafah en prévision d’une opération militaire dans la région. Des cartes montrant de nouvelles routes d’évacuation pour les Palestiniens, qui avaient fui principalement du nord et du centre vers Rafah à la recherche d’un refuge sûr lors d’une guerre sans précédent, ont été diffusées sur leurs comptes de médias sociaux.
Il n’a pas été fixé de délai précis par l’armée d’occupation pour leur expulsion, mais elle a mis en garde contre le danger que représenterait le retour des déplacés vers la ville de Gaza et les régions du nord et de la vallée de Gaza, les qualifiant de « zones de combat dangereuses ».
Infrastructures vitales
Le maire de Rafah, Ahmed Soufi, estime, dans une interview avec Al Jazeera, que la population et les déplacés de ces régions se chiffrent à environ 150 000 personnes, soulignant qu’aucune zone n’est prête à les accueillir et qu’il n’y a pas de tentes disponibles pour les installer.
Il explique que la région de Mawassi mentionnée dans les communiqués de l’armée d’occupation « est petite, incapable de contenir un tel nombre de personnes, et ne dispose pas des conditions de vie nécessaires ».
Famine et catastrophes humanitaires
Le maire Ahmad Soufi souligne que l’évacuation de l’hôpital Abu Yousef Al-Najjar entraînerait « l’arrêt des services médicaux pour tous les citoyens de Rafah, augmentant le nombre de décès, provoquant une catastrophe sanitaire et humaine ». De plus, « l’évacuation du passage de Karm Abu Salem signifierait la coupure de la vie pour Gaza, alors qu’une famine majeure touchera plus de 2 millions de Palestiniens ».