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Revue du retrait américain d’Irak au cœur des débats
Depuis octobre 2024, les attaques des groupes irakiens soutenus par l’Iran contre les intérêts américains dans la région ont augmenté, poussant Washington à cibler les leaders de ces groupes pour les dissuader. Malgré la suspension des attaques, ces groupes menacent de reprendre leurs actions dans un contexte sécuritaire tendu dans la région.
Escalade des attaques contre les forces américaines en Irak
Les attaques contre les forces américaines en Irak n’étaient pas étrangères à la « bataille de l’ouragan Al-Aqsa ». Depuis l’assassinat du commandant du Corps des Gardiens de la révolution islamique iranien Qassem Soleimani et du vice-président du Hachd al-Chaabi irakien Abu Mahdi al-Muhandis en janvier 2020 en Irak, des factions armées irakiennes soutenues par l’Iran ont sporadiquement attaqué les sites des forces américaines en Irak.
Ces attaques se sont intensifiées rapidement depuis mi-octobre 2023, avec environ 60 attaques enregistrées en Irak seulement jusqu’au début de février 2024, selon un rapport du service de recherche du Congrès américain, le « CRS ».
Le pic des attaques et les conséquences
Le 28 janvier 2024, les attaques de la « Résistance islamique en Irak » contre la base de soutien logistique « Tour 22 » près de la base d’Al-Tanf, située à la jonction des frontières jordano-syrienne-irakienne, ont entraîné la mort de 3 soldats américains et en ont blessé 34 autres selon le Pentagone.
Satellite image of the American base « Tower 22 » targeted by a drone northeast of Jordan (French)
Les implications politiques
Face à la préoccupation de Washington pour la sécurité de ses soldats, ces factions ont rapidement suspendu leurs opérations militaires contre les forces américaines, comme l’a déclaré la Brigade du Hezbollah irakien, affiliée à la « Résistance islamique en Irak ».
Malgré les justifications de cette décision, des sources iraniennes et irakiennes ont rapporté que l’arrêt des attaques était une demande du commandant du Corps des Gardiens de la révolution islamique iranien, Qasem Soleimani, pour éviter une riposte américaine pouvant viser les principaux leaders de ces factions et leurs installations vitales.
Position officielle de l’Irak
Le gouvernement du Premier ministre irakien, Mustafa al-Kadhimi, a constamment appelé les factions de la « Résistance islamique en Irak » à ne pas cibler les forces américaines, en vain.
Face aux récentes frappes américaines, le gouvernement irakien a annoncé son intention de déposer une plainte officielle auprès du Conseil de sécurité des Nations unies contre Washington, et a demandé au Parlement d’accélérer l’application de sa résolution sur « le retrait des forces étrangères du pays ».
Conclusion et perspectives futures
Les négociations en cours entre le gouvernement irakien et les États-Unis concernant le retrait des forces de la coalition internationale d’Irak permettent un alignement progressif vers un retrait, soulignant l’importance de passer d’une relation axée sur la sécurité et l’armée à un partenariat complet conformément à l’accord-cadre stratégique.
Dans ce contexte, les États-Unis évaluent leur présence militaire dans la région pour garantir la capacité de défense de leurs troupes. Face aux défis croissants, il est essentiel de maintenir un équilibre des forces pour éviter toute escalade du conflit régional.
President Biden meeting with Iraqi Prime Minister Mustafa al-Kadhimi in Washington on April 15, 2024 (French)