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Protéger les réfugiés climatiques nécessite une définition juridique
Lors de la Conférence des Nations unies sur le climat (COP28) qui s’est tenue à Dubaï l’année dernière, les termes de « migrants climatiques » et de « réfugiés climatiques » ont résonné fortement dans les salles de réunion et les panels. Ces étiquettes ont été utilisées avec passion par des hauts fonctionnaires de l’ONU, des parties prenantes externes, des universitaires et des activistes qui luttent contre les conséquences du changement climatique.
Lors d’une discussion en panel, j’ai souligné que ces termes n’ont pas de poids juridique et j’ai interrogé sur la nécessité de protections légales spécifiques pour les personnes touchées par le déplacement dû au climat. Ma question a rapidement été écartée par les organisateurs du panel, surprenant les participants.
Des réflexions
Mes pensées se sont rapidement tournées vers les nombreuses personnes déplacées par le changement climatique que je connaissais : les réfugiés équatoriens arrivés à New York, cherchant refuge face aux troubles environnementaux chez eux, les femmes des îles du Sundarban dans le Bengale occidental confrontées aux catastrophes climatiques mais incapables de se déplacer, et beaucoup de mes voisins à Brooklyn, qui ont subi des destructions récurrentes de leur domicile en raison de fortes précipitations. Aucun d’entre eux ne bénéficie d’une forme de protection juridique internationale garantissant une vie digne.
Reconnaissance juridique insuffisante
Malheureusement, la réponse catégorique à la COP28 reflète un schéma plus large de déni. La définition légale des « réfugiés climatiques » a été fortement débattue à l’échelle mondiale à de nombreuses reprises. Les détracteurs soutiennent souvent que l’attribution de la migration uniquement au changement climatique simplifie à l’excès un ensemble complexe d’influences sur la mobilité humaine. Ils affirment que ces termes diminuent le rôle des réponses institutionnelles et humaines, et des conditions sociales dans la transformation des facteurs de stress environnementaux en crises.
Cette complexité rend donc impossible de distinguer entre les réfugiés climatiques et les migrants économiques. Ironiquement, cet argument persiste aux côtés de prédictions estimant qu’environ 1,2 milliard de personnes pourraient être déplacées d’ici 2050 en raison de dangers liés au changement climatique.
Appel à une refonte des accords internationaux
Après la COP28, ce refrain revenait sans cesse dans mon esprit : « Aucun changement juridique n’est nécessaire ; nous sommes couverts par des initiatives de l’ONU comme le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières de 2018 », qui engage les parties à créer « des conditions politiques, économiques, sociales et environnementales favorables pour que les personnes puissent mener une vie paisible, productive et durable dans leur propre pays et répondre à leurs aspirations personnelles ».
Sous son deuxième objectif, le pacte souligne la nécessité d’approches cohérentes pour faire face aux défis de la migration tant face aux catastrophes naturelles soudaines que progressives, exhortant à l’intégration des préoccupations de déplacement dans les stratégies de préparation aux catastrophes.