Sommaire
Tunisie: Croissance en berne et montée de la violence politique
En Tunisie, la montée en puissance du capitalisme autoritaire sous la direction d’un président consolidant son pouvoir a créé un climat d’incertitude et de stagnation économique. Sans réduire l’importance de la dépendance du pays à l’Occident ou de la promotion de l’investissement, cette orientation va à l’encontre des objectifs du chef de l’État. Au contraire, cela a renforcé la dépendance envers l’Europe et les transferts des Tunisiens à l’étranger. Parallèlement, la lutte contre la corruption a conduit à des arrestations arbitraires dans le secteur des affaires, plongeant les acteurs économiques – contraints de violer des lois inapplicables et risquant de lourdes sanctions – dans la peur.
Ralentissement de la croissance économique en Tunisie
La Tunisie n’a pas pu récupérer la croissance perdue après la pandémie de COVID-19, suscitant des inquiétudes à plusieurs niveaux. Malgré une croissance cumulative sur 3 ans, le pays n’a pas pu compenser la contraction de 8,7% en 2020, une baisse en 2023 pour à peine atteindre 0,4%. Divers facteurs économiques indépendants du pouvoir politique expliquent cette faible performance, notamment trois années consécutives de sécheresse, la dégradation de la notation souveraine du pays, la contraction du crédit à l’échelle internationale, l’augmentation des prix des matières premières après la guerre en Ukraine et le fardeau de la dette publique, tous contribuant au ralentissement de l’activité économique.
Impact du discours politique
Le discours nationaliste et populiste du Président tunisien, Kaïs Saïed, accentue la politisation de cette dynamique en divisant la société sur des bases idéologiques. Malgré le ralentissement de la croissance économique, le discours de confrontation gagne en popularité, légitimant des actes de violence potentiels plus dangereux que ceux ayant visé les migrants d’Afrique subsaharienne en 2013.
Répercussions du capitalisme autoritaire
Dans ce contexte, il est essentiel pour les alliés et les donateurs de la Tunisie de prendre conscience du risque d’instabilité inhérent au régime en place et de prendre des mesures pour encourager les réformes en matière de gouvernance et de droits de l’homme. La condamnation claire de ce discours agressif est nécessaire pour éviter toute escalade potentielle.
Conclusion
En conclusion, la Tunisie fait face à des défis majeurs en termes de croissance économique en baisse et de montée de la violence politique, alimentées par un capitalisme autoritaire croissant. L’incertitude politique et économique qui en découle menace la stabilité du pays, soulignant l’urgence d’actions concertées pour promouvoir la bonne gouvernance et les droits de l’homme. Il est crucial d’adresser les dérives du discours politique actuel afin d’éviter toute dérive vers des conflits internes plus graves.