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Retrait des forces de paix de Somalie – Enjeux et réalisations
L’Union africaine entame la fin de la plus longue et la plus grande opération de maintien de la paix de son histoire en retirant progressivement ses troupes du Somalie et en transférant progressivement les responsabilités et les bases aux forces somaliennes, dans un processus prévu pour se terminer d’ici la fin de l’année 2024.
Ce rapport met en lumière la nature de la mission, ses tâches, ses réalisations tout au long de son service en Somalie, les principaux défis auxquels elle a été confrontée, et si le gouvernement somalien et ses organes militaires et de sécurité sont prêts à assumer ces responsabilités.
Conditions de formation
Après l’effondrement du gouvernement somalien en 1990 et le déclenchement de la guerre civile entre les chefs de guerre de l’époque, les généraux Ali Mahdi Mohamed et Mohamed Farah Aideed, les Nations unies ont tenté de mettre en place une mission humanitaire appelée « Unosom ».
Plus tard, en 1992, face au manque de réponse et de coopération, les États-Unis ont formé la force « Operation Restore Hope » pour faire partie de la force de travail des Nations unies connue sous le nom de « UNITAF », qui n’a pas non plus connu de succès, laissant la Somalie en chaos pendant une décennie et demi.
La mission africaine
En 2005, une mission a été proposée par l’Organisation intergouvernementale pour le développement – connue sous le nom abrégé d'(IGAD) – et baptisée « IGADSOM » pour fournir des forces de maintien de la paix, alors que les tribunaux islamiques n’avaient pas encore pris le contrôle de Mogadiscio après.
Composition et missions
La mission de l’Union africaine en Somalie était composée de 4 composantes principales: l’armée, la police, une section des affaires civiles et une autre des affaires humanitaires, mais l’élément militaire était le plus important de la mission.
De « AMISOM » à « ATMIS »
En avril 2022, une nouvelle mission de transition de l’Union africaine, dénommée « ATMIS » (ATMIS), a pris la relève de la mission « AMISOM », conformément à la résolution du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine 1068, chargeant ATMIS de soutenir le gouvernement fédéral somalien dans la mise en œuvre du plan de transition et du transfert des responsabilités sécuritaires aux forces et aux institutions de sécurité somaliennes.
Réalisations et échecs
Les observateurs considèrent que parmi les réalisations les plus importantes de la force africaine en Somalie figure l’expulsion du mouvement des Shebab de Mogadiscio en 2011, l’extension de l’autorité de l’État dans les régions inférieures et centrales de Shabelle après avoir été enfermé dans la capitale, préparant ainsi le terrain pour la formation d’un parlement et l’élection du président, créant un environnement politique positif, en plus de fournir une protection aux quartiers généraux du gouvernement et aux installations clés de Mogadiscio, telles que l’aéroport et le port, en formant la police somalienne et en fournissant tout l’équipement nécessaire.
Divers défis
Une analyse de l’Institut des études de sécurité africaine a souligné que parmi les principaux défis auxquels les forces africaines ont été confrontées en Somalie figure l’incapacité à équilibrer les tâches militaires pour combattre les Shebab et à agir sur les causes profondes du problème, à savoir la polarisation tribale et la politisation des tribus.
Raisons de la fin de la mission
Une étude du Centre d’études somaliennes sur le retrait d’ATMIS de la Somalie conclut que malgré l’expiration du mandat de la mission sans réaliser pleinement les tâches qui lui ont été confiées, le retrait des troupes s’explique par des raisons telles que le problème de financement, les échecs dans l’accomplissement des missions, l’augmentation des forces somaliennes et le succès de la stratégie militaire somalienne.
Préparatifs somaliens
Différents facteurs ont renforcé la nécessité de réorganiser l’institution de sécurité et de défense somalienne après que le président actuel Hassan Sheikh Mahmoud a pris le pouvoir, notamment son engagement à résoudre militairement le conflit avec les Shebab, son rejet de tout accord, rendant nécessaire une préparation militaire suffisante.
Optimistes et pessimistes
Les optimistes estiment que la situation en Somalie est plus propice que jamais à assumer pleinement les responsabilités liées à la gestion des affaires de sécurité et militaires, en raison des récentes mesures prises par le gouvernement somalien, telles que l’effacement de la dette et la levée de l’embargo sur les armes. Cependant, les pessimistes craignent un retour rapide à l’instabilité en raison de la présence militaire envahissante des Shebab.