L’armée pakistanaise, acteur politique clé du pays
Les élections générales au Pakistan ont une fois de plus mis en lumière le rôle prépondérant de l’armée dans la vie politique du pays. Alors que le Premier ministre précédent, Imran Khan, détenu, a remporté une victoire écrasante lors des élections, le parti dirigeant, la Ligue musulmane, dirigée par Nawaz Sharif, se retrouve en deuxième position, suivi par le Parti du Peuple mené par Asif Ali Zardari.
Le spectre de Nawaz Sharif ou de son frère Shehbaz Sharif revenant au poste de Premier ministre plane, supposément avec l’appui de l’armée. Depuis la création du Pakistan en 1947, aucun Premier ministre n’a réussi à terminer un mandat complet de cinq ans, avec trois coups d’État militaires ayant eu lieu dans l’histoire du pays.
L’histoire tumultueuse du Pakistan est marquée par des interférences militaires récurrentes dans la politique intérieure, notamment à travers des coups d’État, créant ainsi un climat de perturbation politique et d’instabilité. Les généraux de l’armée ont constamment renforcé leur influence sur la scène politique, instrumentalisant les menaces extérieures, en particulier l’Inde, pour justifier leur ingérence dans les affaires civiles.
Malgré les allégations de corruption pesant contre les anciens premiers ministres comme Nawaz Sharif, l’armée est souvent perçue comme un acteur déterminant dans le processus de prise de décision politique. Les dernières élections ont une fois de plus mis en lumière le poids de l’armée dans le paysage politique, suscitant des interrogations sur l’avenir de la démocratie au Pakistan.
La situation politique actuelle soulève des préoccupations quant à l’influence persistante de l’armée et à son rôle dans la gouvernance du pays. Les difficultés pour les dirigeants civils élus de maintenir leur pouvoir face à l’ingérence militaire continue soulignent les défis auxquels le Pakistan est confronté pour établir une gouvernance démocratique solide et indépendante.