Un fonctionnaire de la préfecture des Bouches-du-Rhône condamné pour corruption à Marseille
Un ancien fonctionnaire de la préfecture des Bouches-du-Rhône, qui a été reconnu coupable de corruption en aidant certains demandeurs d’asile, a été condamné à trois ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis, et à une amende de 15 000 euros. Sa collègue du Guichet unique de demande d’asile a également été condamnée à dix-huit mois de prison, dont quatorze avec sursis, pour son implication dans trois cas de corruption. Les deux agents, qui ont depuis été radiés, se voient également interdits d’exercer une fonction publique.
Le tribunal de Marseille a condamné les demandeurs d’asile, principalement turcs, à des peines allant de deux à six mois de prison avec sursis pour avoir bénéficié des services du fonctionnaire corrompu Abdalla Ibrahim. Ce dernier utilisait des pressions pour obtenir le paiement de ses services. Les juges ont pris en compte le contexte de précarité des demandeurs pour éviter de prononcer des peines de prison ferme, comme le réclamait le parquet.
Abdalla Ibrahim, un Franco-Syrien de 55 ans, a admis avoir perçu 9 000 euros en échange de ses services. Il aurait intervenu dans 45 cas pour permettre aux demandeurs d’éviter la procédure de « Dublin », qui consiste à renvoyer l’examen de leur demande d’asile au premier pays européen où ils ont été enregistrés.
En falsifiant des informations et en ne respectant pas les procédures, Abdalla Ibrahim permettait aux étrangers d’obtenir une attestation temporaire de séjour régulier. Il entretenait des liens étroits avec Filis Tunc, présidente de l’association « La Maison du peuple kurde », condamnée à son tour à seize mois de prison avec surveillance électronique et à une amende de 5 000 euros pour sa complicité.
Cette affaire souligne l’importance de lutter contre la corruption et de protéger l’intégrité des procédures d’asile en France. Les autorités judiciaires de Marseille ont pris des mesures sévères pour punir les responsables et dissuader toute forme de collusion illicite dans le traitement des demandes d’asile.