Le mouvement #MeToo continue de secouer l’industrie cinématographique. Le parquet de Paris a requis un procès contre le réalisateur Christophe Ruggia pour des agressions sexuelles aggravées sur l’actrice Adèle Haenel lorsqu’elle était adolescente, ont confirmé des sources proches du dossier.
Adèle Haenel avait initialement refusé de porter plainte, mais elle a finalement décidé de le faire après qu’une enquête préliminaire ait été ouverte par le parquet de Paris en novembre 2019. Christophe Ruggia a été mis en examen le 16 janvier 2020 pour « agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par une personne en position d’autorité » et placé sous contrôle judiciaire.
Les avocats du réalisateur ont refusé de commenter cette évolution du dossier. En revanche, Adèle Haenel a indiqué, dans une déclaration à Mediapart, qu’elle était bouleversée par le réquisitoire et qu’elle était touchée par le fait que ses déclarations aient été jugées constantes, précises et crédibles. Les avocats de l’actrice n’ont pas souhaité faire de commentaire.
Deux circonstances aggravantes ont été retenues par le parquet : la minorité d’Adèle Haenel au moment des faits reprochés, à partir de 12 ans, et la position d’autorité de Christophe Ruggia en tant que réalisateur l’ayant fait tourner dans le film « Les Diables » en 2002.
L’affaire avait été révélée par une enquête approfondie de Mediapart, dans laquelle Adèle Haenel a décrit l' »emprise » qu’aurait eue le réalisateur sur elle pendant le tournage du film, ainsi que le « harcèlement sexuel permanent » et les « attouchements » dont elle aurait été victime.