Après des années où le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) contrôlait sa vie, Amber Pearson n’en revient toujours pas de la liberté retrouvée grâce à un implant cérébral novateur. Ses rituels obsessionnels, tels que se laver les mains jusqu’au saignement et vérifier à maintes reprises la fermeture des fenêtres, appartiennent désormais au passé. Cette petite percée dans le traitement des troubles neurologiques a apporté un changement radical dans la vie de la jeune femme de 34 ans, faisant d’elle la première personne à bénéficier de ce dispositif de la taille d’un petit pansement, implanté à l’arrière de son cerveau.
Avant l’intervention, les troubles obsessionnels-compulsifs occupaient jusqu’à huit ou neuf heures de sa journée, l’isolant socialement. À présent, grâce à l’implant, ces troubles ne lui prennent plus que 30 minutes par jour. Cette avancée réside dans la stimulation cérébrale profonde, où l’implant envoie des impulsions électriques pour rétablir le fonctionnement normal du cerveau. Bien que cette méthode soit couramment utilisée pour traiter l’épilepsie, son efficacité pour atténuer les TOC était encore mal comprise, limitée à des études expérimentales jusqu’en 2019.
Le médecin neurochirurgien Ahmed Raslan et son équipe de l’Université de l’Oregon ont réalisé une chirurgie pionnière pour Pearson, visant à implanter un dispositif unique au monde capable de traiter à la fois les TOC et l’épilepsie. Cette initiative a été inspirée par la demande de la patiente, qui a souhaité combattre ses deux affections à travers cette intervention chirurgicale.
Huit mois après l’opération, Pearson a constaté des changements positifs dans son comportement. Elle retrouve le bonheur et l’enthousiasme pour une vie sociale autrefois mise de côté. L’efficacité de cette procédure a suscité des éloges dans la communauté scientifique, incitant une étude en cours à l’Université de Pennsylvanie pour évaluer la possibilité d’appliquer cette technique à d’autres patients.
Environ deux millions et demi de personnes aux États-Unis souffrent de TOC, faisant de cette percée un véritable espoir pour de nombreux individus. Outre le traitement des troubles neurologiques, la société Neuralink, cofondée par Elon Musk, a annoncé le succès de la première implantation de puce cérébrale chez un patient, ouvrant la voie à la communication entre les humains et les ordinateurs, avec des applications potentielles pour les personnes paralysées ou malvoyantes.
Cette innovation ouvre de nouvelles perspectives pour la neurochirurgie, offrant un espoir concret à ceux qui luttent contre des troubles neurologiques invalidants.