Une étude récente menée par des experts en éducation en Allemagne révèle que l’utilisation de chatbots basés sur l’intelligence artificielle, tels que le logiciel de discussion « Cobaillot » de Microsoft et l’application « Bard » de Google, pourrait avoir un impact considérable dans les écoles. Cependant, cette utilisation est soumise à de nombreuses conditions, selon l’Agence de presse allemande.
Selon un document de recherche publié par le Comité scientifique permanent sur la politique éducative en Allemagne, de nombreuses préconditions et réglementations sont mises en place pour assurer une utilisation responsable des outils d’intelligence artificielle afin d’améliorer l’enseignement.
Le comité recommande la mise en place d’une phase de transition rapide comprenant une expérimentation méthodique de ces outils « dans le cadre d’une culture de reconnaissance des erreurs ». Il souligne également les risques et les obstacles associés.
Il a été souligné que « l’intelligence artificielle devrait soutenir les processus d’éducation et d’enseignement, mais que la décision finale et la responsabilité du produit final doivent être entre les mains des humains ». Il a également été souligné que les enseignants doivent être formés à cet effet, et que les programmes de formation doivent être étendus rapidement.
Les chercheurs estiment qu’il ne faut pas utiliser les outils d’intelligence artificielle produisant du texte, tels que « Bard », dans les écoles primaires, et qu’ils devraient être largement évités au début du lycée. Ils préconisent plutôt de se concentrer sur l’acquisition des compétences en lecture et en écriture chez les enfants.
À partir de la huitième année et au-delà, ou au milieu du lycée, il est possible d’utiliser périodiquement des programmes d’intelligence artificielle pour renforcer l’écriture, tout en continuant à produire du texte sans ces outils. L’utilisation de l’intelligence artificielle doit être étroitement surveillée.
Les chercheurs estiment que les programmes d’intelligence artificielle conviennent particulièrement bien pour fournir un soutien « lorsque les apprenants possèdent un niveau élevé de compétences techniques et numériques, ainsi que des compétences en écriture et en lecture ».
Par conséquent, il convient de les utiliser avec des élèves plus âgés, ainsi qu’avec des étudiants universitaires. L’objectif est d’avoir une « utilisation constructive » de cette technologie. Il est nécessaire de développer les compétences en lecture et en écriture dans les premières années de scolarité sans recourir à des modèles de langage avancés qui rendent des outils tels que le chatbot et Bard possibles.
Des statistiques antérieures ont estimé que environ 20 % à 50 % des étudiants utilisent l’intelligence artificielle, comme « ChatGPT », pour rédiger des textes, rechercher des informations et traduire des textes.
Il convient de noter que les recherches sur le nombre d’enfants utilisant déjà l’intelligence artificielle pour leurs tâches scolaires sont limitées. Les statistiques précédentes ont estimé que environ 20% à 50% des élèves utilisent des outils d’intelligence artificielle, comme ChatGPT, pour rédiger des textes, trouver des informations et traduire des textes.
Les éducateurs estiment qu’il existe de nombreuses opportunités, souvent sous-estimées, pour les enseignants, telles que l’aide à la planification des leçons, l’élaboration d’examens de différents niveaux de difficulté, et l’adaptation du matériel pédagogique en fonction des performances des étudiants.
Cependant, malgré les craintes d’une vague de disparition d’emplois dans certains secteurs dus à l’intelligence artificielle, les chercheurs sont convaincus que l’intelligence artificielle ne peut pas remplacer l’expérience des enseignants.
Depuis l’engouement initial suscité par ChatGPT à la fin 2022, les chatbots ont parcouru un long chemin. Cependant, ces chatbots génèrent toujours des textes contenant des informations entièrement fabriquées et des erreurs difficiles à repérer. Le problème est que toutes les réponses semblent toujours être crédibles et dignes de confiance.
C’est pourquoi il est impératif que les étudiants apprennent à évaluer le contenu en termes de qualité, d’exactitude et de fiabilité. De plus, ils doivent apprendre à contrôler le processus, en posant des questions plus approfondies aux chatbots, selon les chercheurs.
Il s’agit ici de pensée critique, d’analyse et de connaissances spécialisées, et il est nécessaire de former sur l’utilisation compétente de l’intelligence artificielle et de la tester en tant que nouvelle compétence.
Par conséquent, la formation des enseignants est essentielle, car « le développement dynamique des outils impose des exigences particulières aux enseignants ». Selon les recommandations du comité, il appartient aux enseignants de devoir utiliser l’intelligence artificielle pour produire des textes et évaluer les performances, par exemple.
L’intelligence artificielle pose également un problème pour les formes traditionnelles d’évaluation, et de telles méthodes devraient être révisées à mesure que ces outils, capables de répondre à n’importe quelle requête en quelques secondes, sont de plus en plus largement utilisés.
Les chercheurs ont recommandé de différencier entre les parties des examens ne nécessitant pas l’utilisation de l’intelligence artificielle et celles pouvant éventuellement faire appel à de tels outils. Lors de l’utilisation de tels outils, « la seule évaluation ne doit pas être basée sur le texte final, mais aussi sur la réflexion des élèves et les résultats obtenus. »
En conclusion, il peut être supposé que dans de nombreuses écoles, l’utilisation de chatbots de manière prudente pourrait devenir une compétence importante à l’avenir. Elle sera également testée, en plus d’autres domaines.