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Nouveautés à la Foire du Livre du Caire : L’engouement pour les livres traduits
Le Salon international du livre du Caire est une tradition annuelle qui se tient pendant les vacances de mi-semestre et revêt une importance culturelle majeure pour les familles égyptiennes.
Ainsi, beaucoup tiennent à y assister pour y passer un moment plaisant, encourageant les parents à accompagner leurs enfants et à leur permettre d’explorer les différents livres qui suscitent leur intérêt, nourrissant ainsi leur passion pour la lecture et renforçant leur conscience et leur capacité à affronter les difficultés de la vie.
Le salon offre également un aspect divertissant pour tous les membres de la famille, avec un espace enfants très populaire proposant une variété de jeux et de supports éducatifs, des ateliers visant à développer les compétences des enfants et à les encourager à apprendre de manière différente, ainsi que des services de santé, des campagnes de sensibilisation et des dons de sang encourageant les jeunes à offrir des services humanitaires à la communauté.
Le salon propose également de nombreuses activités culturelles telles que des séances de dédicaces, des conférences et des soirées poétiques, rapprochant ainsi les enfants et les jeunes de modèles de réussite dans divers domaines. Les conférences ne se limitent pas à des sujets culturels, mais peuvent également porter sur des personnalités célèbres du monde artistique, littéraire ou sportif, attirant ainsi un grand nombre de jeunes et d’enfants qui cherchent à les questionner et à prendre des photos avec eux.
L’industrie du savoir
La 55e édition du Salon international du livre du Caire, qui se déroulera du 24 janvier au 6 février, met en avant le leadership culturel et civilisationnel de l’Égypte depuis l’antiquité jusqu’à nos jours. Ainsi, le thème de cette édition est « Créer du savoir… Préserver la parole ».
Pour cette édition, le grand égyptologue, le Dr Selim Hassan, a été choisi comme personnalité phare du salon en raison de ses contributions remarquables dans le domaine de l’égyptologie, à travers ses découvertes scientifiques, ses recherches et ses écrits qui ont enrichi la compréhension de l’histoire de l’Égypte ancienne et ont contribué à documenter la civilisation égyptienne.
Le célèbre écrivain de littérature pour enfants égyptien, Ya’qub Al-Sharouni, a également été sélectionné comme personnalité principale de l’espace réservé aux enfants, en raison de ses diverses œuvres littéraires qui font de lui l’un des pionniers de la littérature pour enfants en Égypte et dans le monde arabe.
En outre, il est traditionnel au salon de choisir un pays comme invité d’honneur principal, et la Norvège a été sélectionnée cette année, offrant ainsi une grande opportunité de découvrir la littérature norvégienne, ses principaux auteurs et ses tendances.
Nouveautés du salon
Lors de ma visite au Salon du Livre cette année, j’ai remarqué une forte présence de livres traduits, avec de nombreux éditeurs se tournant vers la traduction. Cette tendance n’était pas aussi marquée dans les années précédentes, en particulier pour les traductions de romans de science-fiction et de fantastique, n’étant plus confinée aux traductions de romans primés ou à des romans dont les droits étaient devenus libres de droits.
Auparavant, les traductions étaient principalement réalisées par des éditeurs gouvernementaux tels que le Centre national de la traduction ou des éditeurs spécialisés dans la traduction. Le fait que la maison d’édition Renaissance Egyptienne ait traduit la célèbre série américaine de Harry Potter fut une chance pour notre génération qui a lu à la fois Le Seigneur des Anneaux et Harry Potter, ouvrant ainsi la voie à d’autres maisons d’édition pour traduire des romans populaires appréciés par les jeunes, ainsi que des romans de l’auteur Khaled Hosseini, d’Helen Fielding et de Stewart Turton, ou encore des romans devenus des films ou des séries sur les plateformes de streaming telles que Netflix. Certains romans ont même été traduits en arabe lors de leur lancement originel, comme le roman « The Girl from the Lagoon » de Brandon Sanderson.
Un processus inspirant
Les agences éditoriales ont également un rôle majeur dans la publication de ce grand nombre de livres traduits. En effet, elles visitent régulièrement toutes les foires internationales du livre, établissent des partenariats internationaux avec des agences hors du monde arabe, puis rapportent tous les nouveaux catalogues internationaux pour les présenter aux éditeurs arabes.
Pour de nombreux auteurs, la traduction est devenue une activité lucrative pour améliorer leur revenu financier, contrairement à la déclinante rentabilité de leurs travaux littéraires ces derniers temps. En outre, le processus de traduction est moins chronophage que la rédaction d’un roman, qui peut prendre plusieurs années sans aucune garantie de succès financier.
La traduction en soi est aussi un processus inspirant ; la lecture de travaux littéraires mondialement connus enrichit la réflexion de l’écrivain, en l’immergeant dans le processus de traduction et lui permettant de réfléchir à la formulation des phrases en arabe pour transmettre le texte d’origine d’une manière que le lecteur puisse comprendre de manière fluide. De plus, apprendre à traduire des romans célèbres est également enrichissant.
Quoi qu’il en soit, ce sont les goûts des lecteurs qui dictent la popularité de certains genres littéraires plus que d’autres, et qui influent sur la promotion et la diffusion de traductions romanesques.