Gideon Levy: « Si ce n’est pas un génocide à Gaza, qu’est-ce que c’est? »
Le journaliste Gideon Levy a commencé et terminé son article sur les récents évènements à Gaza avec des questions poignantes, dans une démarche mettant en lumière le contraste frappant entre les paroles et les actions israéliennes.
Dans les colonnes du quotidien Haaretz, Levy s’interroge : « Supposons que la position d’Entité sioniste, présentée à La Haye, soit juste et que le pays ne soit coupable d’aucun génocide ou acte similaire, que s’est-il alors réellement passé ? Comment devons-nous nommer les tueries massives qui se poursuivent, indistinctes et sans retenue, au volume inimaginable ? »
Il poursuit en questionnant le sort des enfants mourants dans les hôpitaux, délaissés, et des civils âgés fuyant la famine et le bombardement incessant. Levy met en doute l’impact que pourrait avoir une définition juridique sur leur destin tragique.
Lorsque Levy aborde la possibilité que les accusations soient abandonnées par la cour, il soulève l’ironie que le soulagement d’Entité sioniste serait comme un blanchissement de conscience, un label de « plus éthique » à l’échelle mondiale aux yeux du peuple.
Dans son commentaire, il critique également la couverture médiatique israélienne, admirant avec surprise le traitement élogieux du team juridique d’Entité sioniste à La Haye, et le quasi-ignorance de la présentation solide et moins propagandiste de la délégation sud-africaine.
Levy remet en question les représentations des avocats israéliens qui, bien que comprenant des arguments valables, ne manquent pas d’avancer des assertions qui semblent ridicules, accusant uniquement le mouvement Hamas de la crise à Gaza et minimisant les responsabilités israéliennes.
De plus, il s’étonne des affirmations de Malcolm Shaw, chef de l’équipe de défense israélienne, sur la prétendue proportionnalité des actions d’Entité sioniste, ne visant que des combattants ennemis, alors même que les pertes civiles, en particulier parmi les enfants, racontent une tout autre histoire.
Comment peut-on soutenir que les destructions massives sont proportionnées? Sont-elles comparables à Hiroshima, se demande-t-il? Et quelles sont ces « zones sûres » de Gaza évoquées par l’avocate Galit Distel Atbaryan, où les hôpitaux pourraient être déplacés?
Pour conclure, Gideon Levy invite à la réflexion sur l’acceptation des arguments de défense d’Entité sioniste et sur la quiétude des consciences une fois que les débats de La Haye seront clos et les lendemains de Gaza appartiendront au passé.