Sommaire
L'évolution récente de la poésie arabe est capturée dans l'ouvrage intitulé "Melancolie étrangère : Évolution du poème en prose arabe", écrit par le critique yéménite Alwan Mahdi Al-Jilani. Le livre explore les débuts du poème en prose arabe, en partant des premiers exemples publiés par le "Groupe de la revue poétique", puis à travers les générations suivantes de poètes, identifiant les caractéristiques distinctives à chaque étape. Il évoque la période actuelle où le poème en prose trouve dans les pages Facebook un espace exceptionnel qui l'a débarrassé de son élitisme, augmentant ainsi sa lisibilité et enrichissant ses mondes.
L'ouvrage, publié par "Anawin Books" au Caire et comprenant 420 pages de grand format, offre des lectures approfondies de la poésie en prose à travers des exemples de plus de 80 poètes répartis sur les géographies arabes de l'est à l'ouest du monde arabe. Il révèle de nombreuses clés de ses opérations, à commencer par les raisons de son nom dans l'introduction de l'auteur.
"Melancolie étrangère"
Dans la région de Tihama, à l'ouest du Yémen, où je suis né, il existe une coutume sociale étrange qui considère l'invité comme un étranger. Le nouveau venu dans un village ou une communauté porte le label d'étranger, et ce statut peut rester attaché à lui pour le reste de sa vie. Une épouse venue d'un autre village ou lieu restera toujours vue comme une "étrangère", même avec le temps et après avoir eu des enfants.
Ce côté du titre et de sa signification s'appuie sur le fait que la présence du poème en prose dans la scène littéraire arabe a toujours été entourée de cette signification depuis le début. Elle est apparue comme une forme empruntée à une autre littérature, d'une langue et d'une culture différente, et la scène culturelle arabe continue à ce jour de la traiter comme une étrangère.
L'association de son étrangeté avec l'originalité de son nom "poème en prose" a contribué à renforcer cette caractéristique discriminante, rendant le lecteur ordinaire anxieux par rapport à cette nomination, dans un contexte où la culture a accumulé – sur de nombreux siècles – des idées claires sur la poésie et la prose.
Le livre continue d'explorer de nombreuses facettes de la poésie en prose, y compris la fausse croyance qu'elle ne peut être appréciée que par une élite surplombante. Cependant, avec la prédominance des plateformes numériques dans la publication, la poésie en prose est devenue extrêmement populaire et ses caractéristiques se sont diversifiées. La poésie sur Facebook est décrite comme la poésie "en dehors de l'élite".
"Le fruit défendu"
L'auteur reconnaît que lorsqu'il a proposé "Melancolie étrangère" comme titre temporaire pour le livre, il n'avait pas encore réalisé un quart de son contenu. Il a représenté ses réflexions sur le concept avant d'approfondir d'autres œuvres liées au poème en prose, découvrant que beaucoup d'autres critiques ont utilisé des titres similaires, indépendamment de leur position sur la poésie en prose – que ce soit favorable, critique ou neutre.
Le livre "Le fruit défendu" de Hatem Al-Sakar est cité comme un exemple, où il nomme la poésie en prose le fruit interdit de l'arbre poétique. Par opposition, Ahmed Abdel Moti Hijazi, un critique connu pour son opposition à la poésie en prose, l'appelle "le poème muet".
Des voix juxtaposées
L'auteur termine en partageant que l'idée de ce livre est ancrée dans son travail précédent, "Voices Side by Side", qui a exploré les caractéristiques du travail poétique des auteurs yéménites dans les années 1990. Le livre actuel est le résultat d'observations continues sur une période de 13 ans des métamorphoses du poème en prose. Il analyse l'influence des plateformes numériques, en particulier Facebook, sur la poésie en prose, aboutissant à ce qu'on appelle la poésie en prose de "Facebook", une forme qui s'est emparée du cœur du public.