Une campagne d'influence orchestrée depuis la Chine et ciblant la politique américaine a été récemment démantelée par Meta, conduisant à la suppression de près de 4 800 comptes factices. Ceux-ci, déployés dans le but de disséminer du contenu clivant à l'approche de l'élection présidentielle américaine de 2024, symbolisent la menace persistante des opérations de manipulation sur les réseaux sociaux. Avec l'émergence de nouvelles technologies et l'accroissement des tensions politiques, les plateformes technologiques sont de plus en plus scrutées pour leur rôle dans la préservation de l'intégrité des processus démocratiques.
Suppression d’une Campagne d’Influence Chinoise
En révélant son rapport de menaces adverses, Meta a mis en lumière l'une des deux campagnes d'influence basées en Chine découvertes au troisième trimestre de 2023. Les activités suspectes rapportées se concentraient sur la publication de contenus en anglais relatifs à la politique américaine et aux relations sino-américaines. Les accusations pointaient les comptes concernés comme critiquant les deux pôles du spectre politique étatsunien, s'abreuvant et redistribuant des contenus partisans prélevés à travers diverses sources.
Stratégies d'Amplification et d'Authentification
La stratégie appliquée par ce réseau de comptes se caractérisait par la réutilisation de publications authentiques de politiciens et de médias sous de fausses identités, tirant autant de sources conservatrices que libérales. L'objectif précis derrière cette méthode, qu'il s'agisse d'amplifier les tensions partisanes ou de construire des audiences fidèles, demeure indéterminé. Néanmoins, cette opération souligne le potentiel des plateformes de réseaux sociaux à être exploitées pour manipuler l'opinion publique.
Contexte Global et Conséquences
Au-delà, Meta souligne la fermeture de cinq campagnes d'influence chinoises au cours de l'année, un chiffre supérieur à celui de toutes autres nations. Tout en ne liant pas directement ces opérations au gouvernement chinois, cette série de fermetures suggère un modèle d'ingérence préoccupant. En parallèle, des actions similaires ont été menées contre une initiative russe diffusant du contenu sur l'invasion de l'Ukraine. Ces découvertes surviennent dans un contexte où les inquiétudes quant à l'usage de plateformes comme Facebook pour semer la discorde avant les élections de 2024 se font grandissantes, faisant écho aux interférences russes identifiées durant l'élection présidentielle de 2016.
Face à ces menaces, le Département américain de la Sécurité intérieure a alerté sur l'utilisation grandissante de nouvelles technologies, telles que l'intelligence artificielle, pour ébranler la confiance dans les institutions gouvernementales, la cohésion sociale et les processus démocratiques. Cette situation invite à une réflexion plus large : comment les sociétés démocratiques peuvent-elles se prémunir contre ces formes sophistiquées de manipulation tout en préservant la liberté d'expression en ligne ?