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En cette période de l'année, la bande de Gaza connaît normalement sa saison des fraises, une culture emblématique de la région. Mais aujourd'hui, ces champs fertiles sont transformés en zones de conflit, affectant non seulement l'agriculture mais aussi le quotidien des populations locales, notamment celui du personnel indonésien de l'hôpital de Gaza, confronté aux difficultés exacerbées par les tensions israélo-palestiniennes.
La triste réalité des champs de fraises à Gaza
Traditionnellement, la culture des fraises à Gaza débute en septembre pour s'étendre jusqu'aux récoltes de novembre. Beit Lahia, dans le nord de Gaza, est réputée pour la qualité de ses fruits, bénéficiant de sols fertiles et d'une irrigation abondante. Pourtant, les frappes aériennes ont eu raison de cette production, annonçant une absence de récolte pour la saison actuelle, selon Fikri Rofiul Haq, bénévole à l'hôpital indonésien, géré par l'organisation humanitaire Medical Emergency Rescue Committee (MER-C).
L'impact des conflits sur l'hôpital indonésien
Au-delà des dégâts agricoles, les attaques se concentrent désormais sur les infrastructures sanitaires, dont l'hôpital indonésien de Gaza. Face à un blocus total, le personnel médical voit ses ressources limitées, ne recevant qu'un seul repas par jour. Les difficultés d'approvisionnement en denrées fraîches rendent la situation alimentaire précaire, contraignant les aide-soignants à subsister avec des rations minimales.
Une crise humanitaire et sanitaire alarmante
Le directeur de l'hôpital Al-Shifa voisin, Dr Mohammad Abu Salmiya, alerte sur l'urgence de la situation. L'hôpital, submergé par un afflux de blessés et confronté à une pénurie de carburant et de médicaments, doit en outre faire face aux bombardements. Des corps s'accumulent, et faute de moyens suffisants pour les entreposer correctement, des fosses communes sont improvisées à proximité de l'établissement.
L'hôpital indonésien, qui fonctionnait à plein régime avant le conflit, tourne désormais à 30-40% de ses capacités. Atef al-Kahlot, son directeur, appelle la communauté internationale à agir et à mettre la pression sur les forces d'occupation pour garantir un soutien vital aux hôpitaux de la région. Les bénévoles, tels que Haq, bravent la peur et les dangers pour apporter des soins et des produits de première nécessité à la population, témoignant de la gravité de la situation.
L'engagement des volontaires indonésiens, qui documentent aussi les tragédies auxquelles ils assistent, reste fort. Malgré les risques élevés et les traumatismes, ils choisissent de rester sur place pour soutenir les citoyens de Gaza. Ce dévouement souligne l'importance critique de l'aide humanitaire internationale dans les zones de conflit, et pose question sur l'avenir de ces populations en proie à des conditions de vie insoutenables.
L'actualité à Gaza reste tendue et incertaine, et la destruction de la récolte des fraises n'est qu'un reflet parmi tant d'autres des multiples crises que subit la région. Avec le personnel médical et humanitaire à pied d'œuvre, la solidarité internationale et l'attention portée sur ces événements sont plus que jamais nécessaires pour espérer un lendemain plus clément pour les habitants de Gaza.